lundi, décembre 18, 2006

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18 542 $

Merci à tous les donateurs du RTL et tous les employés.
Merci à tous les retraités du RTL.
Merci à tous les bénévoles Centraide du RTL

qui ont fait un travail extraordinaire :
Marise Bélanger, Sylvaine Bernier, Francine Boulais et Pierre Lalonde, Ginette Boulanger, Pierre Boulanger, Barbara Brunet, Sylvie Croteau, Marie-José Émard, Renée Houle et Ann Thibault.


Merci à tous les fournisseurs
qui ont contribué par leur commandite.

Le RTL a ainsi donc dépassé son record de participation de tous les temps. Avec ce montant, le RTL dépasse le sommet de l'an 2000 et peut oublier l'époque ou il fallait nécessairement des tirages moitié-moitié pour atteindre ses objectifs.

La dernière journée fut éprouvante avec tous les détails de dernière minute et l'activité de clôture, à trois heures, le cérémonial de dévoilement arrivait vite et il fallait que tout soit en place.

Finalement ce fut une belle campagne.
Encore une dernière fois cette année, merci à tous!
Le Directeur de la campagne Centraide 2006 du RTL

mercredi, décembre 13, 2006

La dernière communication sur Antigua

Le capitaine vient d'envoyer un courriel à toute la famille et les amis en y incluant un certain nombre de photos. Je me sens donc autorisé à vous les communiquer. Vous savez, je me suis toujours gardé une certaine petite gêne de publier des photos sans savoir si les personnes concernées sont d'accord ou non. Puisque ces photos sont en circulation, je me permets de les publier.




Cette photo a été prise lors de notre avant-dernier
jour de plage, le vendredi à la Baie Morris, là où l'hôtel
chic coûtait très cher. Le Curtain Bluffer.



Cette photo a été prise au tout début du voyage,
nous nous sommes baignés à l'ancre derrière le bateau.



Jean et Marie-France sur la plage de la Baie Morris



La plage de l'hôtel Curtain Bluffer de la Baie Morris



Cette photo a été prise à St-John's près des paquebots.
Remarquez la bannière bleue qui commence à s'approcher
du hauban du catamaran. Nous allions partir avec. J'ai gardé
ce souvenir qui sera à la cabane à sucre.



Vous reconnaissez mon air de satisfaction face à ce repas
de langouste au chic Harmony Hall. Ma soeur Danielle qui
n'a pas le même appétit que moi et ça parait, me regarde
avec un drôle d'air.




Ma soeur Nicole avec un superbe coucher de soleil derrière elle.
Nous profitions de tous les beaux couchers de soleil pour faire
des photos de groupe ou individuelles






Jean qui pêchait derrière le catamaran




Sans commentaire



La levée de l'ancre


À Shirley's Height le premier dimanche
de notre arrivée à Antigua


Revenons-en à Centraide

Comme vous le savez, le prétexte de ce blog est la cause caritative du RTL, Centraide. Une partie des membres du comité Centraide s'est réuni hier midi afin de faire le bilan de la campagne et de planifier la mise en place de la dernière activité de la campagne du RTL, le dévoilement du résultat de la campagne et le tirage des prix provenant des fournisseurs.

Cette activité se tiendra vendredi le 15 décembre à 15h00 à la réception du centre administratif. Comme d'habitude, on fera un tintamarre et un petit "chiar" pour dévoiler le montant, que l'objectif soit atteint ou non. Je me suis stressé depuis quelques semaines en me demandant si l'objectif serait atteint. En conclusion, je vous dirai qu'à l'avenir je ferai tout autant mon possible et toute mon imagination mais ne me stresserai pas car il est très difficile de convaincre 889 personnes de donner à une cause qui n'a pas la même signification pour chacun. Par bonheur, j'ai maintenant pour m'aider de généreux bénévoles. C'est uniquement parce que le mot bénévole est masculin parce que j'aurais écrit "généreuses" car la majorité sont des femmes et je l'apprécie.

Il n'y a pas vraiment de tradition (je parle de plusieurs générations successives) d'oeuvres caritatives au Québec et tout est à construire. Au RTL, il faut aussi susciter cette habitude de la cause collective et de l'aide à autrui. Il me reste encore quelques bonnes années avant ma retraite durant lesquelles, je mettrai encore mon énergie pour susciter un intérêt pour cette cause commune, endossée par le RTL.

Lors de notre rencontre d'hier, on a tous été d'accord de commencer notre action plus tôt dans l'année et de créer de nouvelles activités, en dehors de la période d'automne où les causes caritatives apapraissent à profusion. C'est normal, il y a tant à faire pour soulager l'humanité souffrante et je parle encore uniquement autour de nous, la rive-sud et le grand Montréal.

Les riches sont beaucoup plus riches qu'autrefois et les démunis demeurent tout aussi démunis. Par contre il y a tellement de sortes de détresse. Il n'y a pas que le manque d'argent qui sévit parmi les problèmes des démunis. De l'aide psychologique, du soutien moral, de l'appui technique, de l'assistance physique et bien sûr de l'aide monétaire font partie des causes de malaises de beaucoup d'êtres humains. Centraide couvre l'ensemble de ces aspects avec plus de 350 organismes aidés dans toutes sortes de champs d'application d'aide.

Je sais que je me répète mais nous, les travailleurs réguliers et privilégiés, on ne peut véritablement se mettre à la recherche de gens à aider. Quoique l'aide autour de soi est probablement ce qui a le plus de mérite mais on n'est pas toujours entouré d'indigents. De faire du bénévolat n'est pas à la portée de tous, déjà de gagner sa vie et s'occuper de sa famille immédiate prend ce que l'on appelle, tout son petit change en temps.

Voilà pourquoi le RTL favorise l'appui à Centraide, on peut aider monétairement un organisme qui met toute son énergie à combler les carences en aide et bénévolat auprès de nombreuses organisations qui font exactement ce qui est requis dans la société.

Actuellement il ne faut pas compter sur les gouvernements pour combler ces types de besoin. Peut-être qu'un jour, on réussira à changer tellement la société que les gouvernements auront comme premiers mandats de résoudre les problèmes de survie des indigents puisque les riches sont toujours amplement capables de s'occuper et de s'aider eux-mêmes.

La culture c'est aussi une affaire d'aide des démunis. Personnellement je crois que si chaque famille aidait les indigents de son propre clan, que chaque municipalité aidait les démunis de son territoire et chaque pays aidait les indigents parmi ses citoyens, l'humanité finirait par résoudre le plus grand de ses problèmes, la faim et la misère dans le monde. Jamais on évoluera vers des sommets élevés de culture, d'intelligence et de spiritualité tant que des êtres humains resteront encore au seuil de la survie et de la dignité humaine. C'est une question de gros bon sens. Une chaîne n'aura jamais que la faiblesse de ses maillons les plus faibles.

Il nous faut apprendre cette grande leçon de solidarité avant qu'il ne soit trop tard. Je ne dis surtout pas que Centraide est la seule organisation qu'il vaut la peine d'encourager. Soyons au moins solidaires en tant qu'employés à une organisation endossée par notre propre organisation avant toute chose.

mardi, décembre 12, 2006


Antigua by night


Quand je vous ai laissé, nous mettions les voiles pour notre destination finale, Jolly Bay. Le port d’attache du Croc eau d’îles pour le prochain mois. En effet, il sera à cet endroit jusqu’à ce que Danny Lavoie vienne prendre possession du catamaran pour sa saison de travail de capitaine. Nous avons fait la majeure partie des travaux de mise en route mais il reste encore quelques travaux à compléter. Nous sommes encore en vacances et pour nous, il reste moins de vingt-quatre heures pour le reste de notre périple.

Je vous raconterai donc cette dernière journée de vacances. Je vous écris de la maison et cette dernière journée fait maintenant partie de mes souvenirs. Nous sommes arrivés à quai vers midi et trente et avons mangé une petite bouchée en nous disant que l’on irait souper correctement en soirée pour ce qui sera notre dernier repas à Antigua, En fait, tout ce que l’on faisait était « pour la dernière fois » et c’était avec nostalgie que l’on qualifiait ainsi la plupart de nos gestes.

Ainsi dans l’après-midi, on alla chacun notre tour à la douche, faire les dernières emplettes de souvenir et j’allais moi-même, télécharger le dernier blog de Antigua. En revenant sur le bateau, j’étais seul avec le capitaine.et lui s’affairait sur les dernières réparations qu’il avait à faire. Tout à coup et vraiment sans qu’on s’en soit rendu compte, un grain se mit à tomber et quand même assez fort. Les filins de garde, qui entourent le bateau (ces cordes d’acier ont un nom que Jacques m‘a dit mais dont je ne m’en souviens plus) étaient remplis du dernier lavage des filles. Il fallait donc, enlever rapidement les vêtements. Jacques et moi, nous sommes empressés de faire le tour du bateau pour les récupérer, en rentrant dans le carré du bateau, il avait plu sur le prélart et il était mouillé, le pied me glissa et je m’étendis de tout mon long, le corps à moitié sur le pont et le reste dans le carré. Inutile de vous dire qu’avec la main gauche remplie d’épingles à linge et l’autre tenant plein de linge encore trempé, je n’ai pas vraiment pu me retenir nulle part. Jacques vit la manœuvre de derrière car il me suivait de près et était sûr que je m’étais cassé quelque chose. Surtout que je restai quelques secondes sans rien faire, sans gémir ni bouger. Après, il nous raconta que pendant ces quelques secondes, il avait vraiment eu peur que quelque chose de grave me soit arrivé,

En fait, à part quelques petites contusions, j’allais très bien et actuellement j’ai une petite douleur au-dessus du pied gauche, l’annulaire de la main droite m’élance légèrement et j’ai peut-être une petite raideur au cou du côté droit. Absolument rien de grave sinon ces petits souvenirs qui me suivent après mon retour. Quand je pense à la disparition de la fille de Bob Gainey en mer, emportée par une vague de fond, je crois que ce petit incident n’est vraiment rien par rapport à ce qui aurait pu nous arriver. Enfin, je me dis qu’en voyage, il ne faut pas anticiper les possibilités de malheur car, on ne ferait plus rien. Tout peut se produire, mais il ne faut surtout pas imaginer que ce qui arrive aux uns doit nécessairement nous arriver. Les malheurs comme les bonheurs font partie des expériences à vivre.

Je me relevai donc sans misère mais lentement et Jacques fut rassuré de me voir en un seul morceau. On continua donc à rentrer les derniers vêtements, avons essuyé le prélart et remis le tapis qui avait été mis à laver afin d’éviter un autre accident. Après tout, ce voyage s’était déroulé sans anicroche, il fallait bien que ça se termine ainsi.

Tout le monde revint finalement au bateau, les filles revenaient avec une épicerie, car Marie-France, restait sur le bateau pour encore deux semaines avec trois autres personnes à bord, la vie continuait et nous nous préparâmes pour la dernière sortie.

Jean avait tout planifié pour la soirée, Samedi dernier il avait fait le tour des endroits de la place et était revenu sur le bateau vers 01h00 du matin. Il nous avait bien raconté sa sortie mais ce soir il nous amènerait à chacune des places qu’il avait été. Premièrement, nous partîmes seuls pour un bar terrasse juste à côté de la marina de Jolly. Il y avait là, un cinq à sept. La bière à 5 $EC, c’était vraiment pas cher, je lui dis que par exception, je prendrais une Heineken, Il partit vers le bar et revint avec deux Heineken. La plupart de clients buvaient et avaient à leur table, un amoncellement de Heineken, Bien glacée, elle fut rapidement consommée. Je lui rendis donc la monnaie de sa pièce en allant en chercher deux autres. Pendant que l’on jasait et buvait, le reste de la bande arriva endimanchés et prêts pour la soirée, Ils prirent des Heineken et des rhum punchs, en fait, un seul car nous partîmes pour aller souper après leur première consommation.

Il y avait trois choix de restaurant pour souper, un restaurant italien, un restaurant de grillade ou on avait déjà mangé et le WatchDog qui servait des plats de tout genre, le tout semblant être britannique. On regarda les menus des trois et pour la plupart, on opta pour un plat de poisson que le restaurant italien offrait. Nous nous sommes attablés et le choix était facile. Quatre assiettes de Grouper farcis de crabe et deux lasagnes, Le repas de poisson était non seulement délicieux mais un plaisir pour les yeux . Le Grouper est en fait du mérou, un poisson à chair blanche. La présentation de ces filets, en trois rouleaux superposés, et à l’intérieur, de la chair de crabe arrosée d’un beurre assaisonné d’ail et de romarin, mes sœurs qui ont le nez fin avaient reconnus ces épices particuliers. Les légumes, al dente, étaient des courges vapeurs avec des patates rissolées. Un délice que nous arrosâmes de vin rouge, cette fois-ci, une gracieuseté de Jean et moi. Marie-France avait demandé que la lasagne soit bien chaude, ce fut tel quel et vraiment bon, on s’était fait goûter nos plats respectifs.

Après ce repas excellent sans dessert, on reçut la note. Il faut dire que partout et on finit par s’y habituer, les factures sont une seule addition. Nous qui payions chacun nos propres choses, devions faire le partage des coûts. Le groupe me confiait cette tâche, je décortiquais les items et partageais les coûts selon ce qu’on avait pris. Jacques nous faisait remarquer que partout ou il avait été, seulement au Québec on reçoit des additions séparées, ailleurs, il est presque impossible de recevoir autre chose qu’une seule facture.

Le restaurant était près de la place centrale de la marina. Des travaux allaient bon train et lorsque nous étions venus, la semaine précédente, à cet endroit la construction d'un pavillon battait son plein. Actuellement le pavillon était achevé, et des lumières de Noel avaient même été mises tout le tour de la bâtisse. Juste devant, un véritable sapin de Noel, très bien décoré trônait fièrement sur la place. Il faut dire que l'épicerie Épicurian Fine Foods, tenue par des québécois, vendaient aussi des sapins de Noel naturels.

À ce moment-là, le groupe s’est séparé. Nicole et Danielle ont voulu retourner au bateau pour s’y coucher. Marie-France voulait visiter le casino. Nous y allâmes donc, c’était à deux pas du restaurant. Il faut dire que tous ces endroits que je vous décris sont à quelques pas de la marina, ils font partie de ce complexe. Comme si tous ces commerces n’existent que pour les voyageurs maritimes qui s’installent dans cette marina assez luxueuse.

Le casino était prévisible avec ses vidéo-pokers, Marie-France nous avait dit qu’à l’entrée, une jeune asiatique distribuait l’an dernier, des coupons rabais pour jouer au black jack et qu’il ne fallait pas se faire embarquer, son chum l’an dernier avait failli se faire arnaquer par elle. Comme de fait, la jeune asiatique nous accueillit et nous proposa les fameux coupons-rabais. Comme je ne suis pas un joueur, ce fut facile de les prendre sans écouter son baratin mais elle me posait toutes sortes de questions, comme d’ou je viens , etc, elle avait le tour d’enquiquiner les clients. Marie-France mit quelques dollars dans les machines à sous et nous quittâmes la place. Jean était déjà parti au WatchDog pour aller jouer au billard. Nous sommes allé le rejoindre. Le WatchDog était d’un côté, un restaurant et de l’autre, un Pub de la plus pure tradition britannique. Deux tables de billard, des jeux de fléchettes et quelques tables, la majorité des clients s’agglutinaient autour du bar et un vacarme ahurissant en sortait et la musique à la mode emplissait l’atmosphère. Il était près de neuf heures et la soirée battait son plein. Il y avait même une immense cloche de bateau au-dessus du bar, que le tenancier faisait sonner souvent, pour des raisons que j’ignore encore.

Nous avons joué au billard. Jean s’était mis « next » sur l’une d’elles et sur l’autre, des filles et des gars légèrement éméchés s’y amusaient follement. Quelques fois des clients montaient sur le bar pour y danser quelques pas et en redescendaient leur petit show terminé.

Pendant la deuxième partie, un gars très éméché se mit « next » à la table de billard et il n’était vraiment pas drôle, même beaucoup fatiguant. Il s’accrochait partout et s’empoignait avec les voisins d’à côté. Jean fit une dernière partie avec lui et nous retournâmes au bateau. On se coucha et notre visite du Antigua by Night se termina sur le pont du catamaran, histoire d’échanger nos dernières impressions.

Le lendemain matin, samedi, très tôt les valises se faisaient, le déjeuner se fit et on fit un dernier nettoyage du pont à l’eau de mer et nous nous sommes préparés à quitter le vaisseau qui nous avait fait faire ce si beau périple. Pendant ces deux semaines qui avaient passées si rapidement, comme la vie, qui aujourd’hui, passe comme un éclair. Marie-France nous accompagna à la sortie de la marina, on s’embrassa non sans quelques larmes et nous prîmes le taxi qui nous ramènerait à l’aéroport, destination finale sur cette île qui nous avait fait aussi passer de bons moments.

Les formalités de départ sont assez simples mais il y a une taxe d’embarquation à payer 50 $EC. Je n’en avais plus, je dus en emprunter à Jacques. La zone de départ était bondée de monde, C’est fou ce qu’il y avait comme monde, ce samedi était vraiment rempli de touristes comme nous. Il y avait en cette fin d’après-midi au moins huit départs de compagnies majeures presque en même temps, Virgin, American Airlines, Air Canada, British Airways, d’autres dont je ne me rappelle plus et finalement Continental, le vol que nous prenions à 15h50. Le départ se fit à l’heure. Nous venions de croiser du regard, Jean, mon beau-frère et ses invités qui venaient de débarquer de l’avion aussi Continental pour se rendre au bateau.

Nous arrivâmes à Newark à l’heure prévu, inutile de vous dire que les formalités de douane aux Etats-Unis sont excécrables et que les douaniers submergés qui nous font enlever nos souliers et passent tous les bagages à main aux rayons X perdent souvent patience et rendent le transit, vraiment pas agréable. Le Welcome in America n’est pas très chaleureux.

Je ne vous dirai pas que de voir les lumières de Montréal du haut des airs fut un joyeux sentiment, on a beau avoir passé de merveilleux moments, le retour fait un petit soubresaut au cœur. Revoir nos proches et reprendre ses habitudes a un je ne sais quoi qu’il fait bon d’envisager.

La vie reprend son cours normal et je vous tiendrai au courant des derniers faits saillants de la campagne Centraide dans les jours qui viennent.

vendredi, décembre 08, 2006





Déjà la fin des vacances.

Hier après-midi, j'ai téléchargé l'avant dernier blog de English Harbour. Au petit café internet près du quai, où je me suis branché, j'aI discuté avec un belge. En entendant mon accent, il croyait que j'étais allemand. Je lui ai dit que j'étais du Québec, il me répondit qu'il était flamand et avait confondu mon accent. Quand mes frères sont venus me chercher, comme d'habitude, je prenais trop de temps, je leur ai dit, ne dites pas n'importe quoi, le monsieur d'à côté est belge et il comprend le français. Après le téléchargement du blog, nous avons fait le tour des quais et vus les merveilleux yachts et voiliers sur place. C'est actuellement la semaine des charters à Antigua, la plupart de grossistes en voyages maritimes spécialisés dépêchent des représentants pour y magasiner des forfaits sur mer pour la saison qui commence.

Des bateaux immenses, cirés et astiqués, reluisants et des équipages Spic and Span attendent les clients revendeurs, C'est un beau spectacle à voir. Des noms de bateau comme : Passion, Lyria, Senia, Ticonderoga, Dolce Vita, Excellence et bien d'autres tout aussi exotiques comme noms.

Après cette petite tournée pour le plaisir des yeux, nous sommes allés acheter ce qui manquait en ravitaillement, de la glace, de l'eau, de la bière et du rhum. Avec cette cargaison, nous sommes retournés au bateau pour le périple final de retour. Une fois amarré au catamaran, Jacques est allé faire un petit tour sur le Lucky Lady qui battait pavillon canadien, c'était un couple qui avait loué ce bateau pour six mois, ils avaient pris le bateau mardi à Fallsmouth, la baie juste avant English Harbour. Ils avaient avec eux leurs deux enfants de huit et dix ans et se préparaient après Antigua, à descendre plus au sud jusqu'à Granada, en passant par tout une série d'îles que j'aime mieux ne pas nommer car ça donne trop le goût d'y aller. Ils étaient étonnés que nous ayions fait le tour de l'île en si peu de temps. Effectivement, nous avons navigué pas mal en haute mer et pas toujours dans de belles conditions. Deon, le propriétaire du Slipway, où Jacques a fait hiverneret réparer le bateau, lui a dit que la mer était exceptionnellement agitée pour cette période de l'année. On s'en est rendu compte!

Au retour de Jacques, nous avons levé l'ancre, sorti de la baie, et mis le cap vers la baie Morris où nous passerions la nuit. Nous avons essuyé un autre passage de mauvais temps et de nouveau nous voilà en mer agitée. Par contre nous avions moins de deux heures de traversée. Près de la baie, pour la première fois j'ai vu des poissons volants et Jean avait installé les agrès de pêche mais aucun thon ni autre poisson n'a daigné y mordre. À la vue de la baie, il a désinstallé le tout et avons ancré tout près de la plage, le lendemain matin, ce sera notre activité de la dernière journée à l'ancre fair de la plage. Je ne me suis même pas véritablement encore fait griller. Il faut dire que j'ai tous les matins de soleil mis de la 45, ça ne grille pas beaucoup avec ça.

Pendant que je vous écris, je vois Nicole qui marche sur la plage et un petit boubou (nous appelons tous les petits chiens, des petits boubous) qui jappe après elle. En effet, à huit heures trente après la toilette matinale et le petit déjeuner, je suis allé mener Nicole, Marie-France, Danielle et Jean sur le quai d'un hôtel de grand luxe, le Curtain Bluff, où ils se sont même faits payer un drink glacé, comme s'ils étaient des clients de l'hôtel, ils passeront l'avant-midi sur la plage et visiter la place. Jacques est resté pour effectuer des réparations mineures (il y en a toujours à faire) pendant que j'en profite pour écrire ce dernier blog avant notre arrivée au quai de Jolly, notre destination finale et où je le téléchargerai.

J'en profite donc pour vous entretenir sur la vie à bord. Pour moi, c'est une expérience nouvelle. Pour certains, qui connaissent la voile, sauront de quoi je parle. Pour ce qui est de l'électricité à bord, tout doit être controlé, Un des réfrigérateurs ne fonctionne que si le moteur tribord est en action. Le panneau électrique est le centre de contrôle du bateau. Il permet d'actionner des pompes, d'alimenter l'eau ou la radio ou tout autre composant. Il faut toujours savoir préserver le courant. Sur le Croceaud'îles, un panneau solaire sied à l'arrière du pont, là où le dinghie est hissé lorsque nous naviguons.

La cuisine fonctionnelle et archi-rangée permet à un seul cuisinier de besogner à la fois. Tout au plus, un essuyeur de vaisselle peut s'y glisser lorsque le repas a été copieux et que de nombreux ustensiles ont été utilisés. L'eau chaude provient du fonctionnement des moteurs. En effet, les moteurs sont refroidis à l'eau, ce qui permet d'avoir de l'eau chaude. Il faut donc savoir orchestrer sa toilette ou le lavage au moment opportun. La cuisinière est au propane et même les toasts sont faites à partir d'un dispositif ingénieux déposé sur un rond de poele. Il permet de faire cinq rôties à la fois. Nous avons mangé tous les jours sur la fameuse table sur le pont, là où la fraîcheur est assurée par une toile permanente.

Le Croceaud'îles dispose de quatre cabines dont chacune possède sa propre toilette. Il faut comprendre que la toilette pour ses besoins, la douche et le lavabo sont dans le même emplacement. Parlons en premier de la toilette elle-même. Tous les voiliers qui naviguent sur la mer, évacuent les surplus ou ce que l'on appelle à bord, nos petits dépôts, directement dans la mer. Le tout est actionné par une manivelle ou pompe qui d'un côté évacue et de l'autre se remplit d'eau de mer. Il faut le cours toilette de bateau 101 lors de l'arrivée. On finit par s'habituer mais en pleine nuit, c'est vraiment du sport. Un fait important, c'est que le fruit de son dépôt est évacué sous le bateau et si on est ancré et que l'on se baigne, on peut cotoyer le dépôt de quelqu'un d'autre ou même du sien.

Si je décide de prendre une douche, il faut d'abord activer sur le panneau de contrôle électrique la pompe douche tribord, j'avais oublié de vous dire que les gars couchent à tribord et les filles à babord. Je peux aller ensuite dans la douche. Le robinet du lavabo est extensible et sert autant à alimenter le lavabo que de pommeau de douche. Si je prends ma douche au bon moment, je peux avoir de l'eau chaude, c'est-à-dire lorsque nous quittons notre zone d'ancrage. Il y a un bouton sous le lavabo qui active la pompe de douche, elle permet d'évacuer l'eau de douche. Encore une fois, il faut faire attention à l'eau. On se mouille, on se savonne et on se rinse. Il faut ménager l'eau douce, deux réservoirs qu'il faut remplir lors d'escales dans des quais de service. Il faut payer pour avoir de l'eau.

Il est 10h10 et je me prépare à aller rejoindre les autres pour une session de plage avec Jacques qui lui aussi achève ses travaux. Il fait merveilleusement beau et c'est vraiment le temps d'aller prendre du soleil.

Tout ce que je vous décris, c'est une vie de gens qui ont des moyens financiers au-dessus de la moyenne. C'est sûr que je me dis, il ne faut pas se culpabiliser de pouvoir se payer ces luxes ni des vacances, nous sommes privilégiés et j'en suis bien conscient. N'importe qui des salariés du RTL est en mesure, peut-être pas de se payer un voilier, mais de se payer des vacances tout aussi paradisiaques que ce que je vis actuellement. La vie est ainsi faite que ceux qui possèdent devraient à tout le moins partager ou au moins contribuer à soulager ceux qui n'en ont pas. Il est difficile de croire qu'un travailleur sorte et aille faire la recherche de démunis pour les aider. Centraide est là pour distribuer ce qui nous est possible de donner.

Je vous laisse donc, j'enregistre mon texte et probablement que cet après-midi, je pourrai en rajouter un petit peu avant de télécharger le dernier de mes blogs directement de Antigua.
Il est 13h30 et nous nous préparons à accoster au quai de Jolly, il pleut abondamment. Jacques et moi sommes allés rejoindre les autres à 10h15, avons fait de la plage, j'y ai même ramassé des coquillages, j'en avais plein le poches du costume de bain. Nous sommes retournés au bateau à midi trente et avons levé l'ancre. Après dix minutes de voile, le vent et la pluie se sont mis de la partie comme pour nous laisser une impression de temps maussade de nos vacances.

Pendant que vous lirez ces lignes, je serai retourné au bateau et nous ferons les derniers préparatifs pour notre départ demain à 11h00. Le beau temps est revenu. Je ferai les achats de souvenirs qu'il me reste et ce soir je prendrai un dernier rhum à votre santé.

CIAO

jeudi, décembre 07, 2006

Voici quelques images en vrac. Pour le plaisir des yeux !!!







Des jours houleux ou des grosses vagues et de la bouffe de roi !

Quand je vous ai laissé, on mettait le cap vers St-John's. De la baie où nous étions, il ne fallait pas plus d'une demi-heure de navigation à moteur pour se rendre vers la capitale. Jacques a du décider d'avance si on allait s'ancrer puis prendre le dinghie ou se rendre directement au quai en catamaran. La décision fut rapide, on se rend au quai. Bonne décision, il y avait une superbe place qui nous attendait, exactement entre deux immenses paquebots. C'était très impressionnant de passer entre ces deux monstres avec notre si petit navire.

L'amarrage au quai fut très facile, un antiguais nous fit signe qu'il prendrait les amarres pour nous fixer au quai. On lui donna 10 $EC et il était satisfait. On ferma le bateau et tout le monde descendit à terre. C'était exactement comme je vous l'avais décrit dans un blog précédent, les duty free, les boutiques colorées, le casino et le flot de touristes. Beaucoup s'arrêtaient pour regarder le catamaran, Un vieux monsieur s'est même approché et m'aborda, il me demandait de quel endroit on venait au Canada. Je lui ai dit du Québec, il m'a demandé combien de temps ça nous avait pris pour se rendre ici. Je lui ai répondu que le bateau avait passé l'été à Antigua. Lui, il venait du New Jersey et était en croisière sur le gros paquebot blanc. Il avait vécu quelques années au Canada. Il était ingénieur (à la retraite mais il portait encore la bague au petit doigt) et avait travaillé avec un confrère canadien. Il me raconta qu'il avait été étonné que ce canadien, quoiqu'ingénieur et instruit, ne parlait pas plus français que lui-même. Il était sûr que tous les canadiens étaient bilingues, Ah bon !!!.me dis-je. Je lui dis que je devais partir. Il s'éloigna en me disant Bonjour et Bonne voyage !

De l'autre côté du quai, les passagers du paquebot blanc débarquaient au son d'un steel band, comme on avait été accueilli à l'aéroport. Pour notre part, les gars d'un bord, on allait trouver une banque ou un guichet, et un café internet, les filles, elles allaient voir les boutiques. Marie-France avait en tête de trouver un panier en osier pour mettre les souliers quand on monte sur le pont. Nicole et Danielle pensaient plus aux souvenirs à rapporter. Pour un lundi matin, la file d'attente à la banque était monstrueuse, ça attendait jusque sur le trottoir. La carte de Jacques était compatible avec le guichet de cette banque mais pas celles de Jean ni moi, il fallait trouver une autre source d'approvisionnement pour obtenir de l'argent.
Pendant que je vous écris, mardi 8h25, Jean joue de la guitare sur le pont, Danielle essuie la vaisselle dans la cuisine, Marie-France et Nicole font leur toilette chacune dans leur cabine. Un peu plus tard, je vous expliquerai comment fonctionne les toilettes sur le catamaran, c'est assez particulier.

Je reviens donc à St-John's, Jacques a de l'argent mais pas nous. Nous sommes un peu malheureux, car sans argent, on est dépourvu à terre, En fait, il me reste 60$EC, probablement suffisamment pour télécharger mon blog et prendre mes courriels. Je me rends donc au café internet, tout près du quai où nous sommes amarrés. C'est un magasin d'ordinateurs où ils ont réservé des places pour accéder à l'internet. Je trouve un cubicule vide, sans PC, juste un câble réseau qui pandouille et je me branche. 100Mbps, c'est le grand luxe. Jacques vient me rejoindre et profite de la situation pour prendre ses propres messages. Je ne vous raconterai pas la teneur des nouvelles qui l'attendaient mais Alex, sait de quoi je parle. Ne t'en fais pas Alex, ton père a malgré tout, très bien pris ça.

Je suis resté près d'une heure pour faire tout ce que j'avais à faire et de mettre des photos sur le blog, n'est pas si simple que ça. Vous vous êtes donc contentés de seulement deux photos. La photo du groupe a été prise par un touriste allemand quand nous étions au party dominical du Shirley's Height, au son des steel band. La deuxième, date de l'an dernier et c'est le fond d'écran du PC du capitaine. J'ai fait le tour de mes courriels et n'ai répondu qu'à quelques-uns, je vois bien qu'au bureau, la vie continue et que la dernière version de Hastus a été livrée et installée par Jean-Jacques. Je n'en dis pas plus, après tout je suis en vacances!
Nous sommes allés dîné au Big Banana, un classique de la place mais que Marie-France ni Jacques ne reconnaissaient. Ça avait été rénové et modernisé. Plus rien à voir avec le restaurant typique qu'ils avaient connu dans le passé. Ce fut très long à se faire servir. Ils étaient déçus, ils ne reviendront plus.

En revenant au bateau, ce furent les préparatifs de départ, je décidai de filmer les alentours du Croceaudîles, avec les deux paquebots, ce serait impressionnant. On veut faire des petits films vidéo que l'on va mettre sur le site du Croceaud'îles et un DVD pour en faire la promotion. Je revins donc sur le pont, on défit les amarres et nous repartimes vers la mer. Après à peine une minute de navigation, on s'aperçut qu'une immense bannière bleue était accrochée au hauban du mât et qui flacossait au vent. Jean prit la gaffe et déprit la bannière qui aurait dû orner le quai hissée sur un bambou mais qui était accrochée au catamaran. On a bien rit. Ça nous faisait un souvenir non intentionnel.

Dès la sortie du canal, on prit la haute-mer et là, wow ! La mer et le vent ensembles nous firent toute une valse. On devait filer face au vent et ce furent les montagnes russes. Jacques me fit barrer et le bateau montait et descendait, tanguait de gauche à droite et c'était très difficile de tenir le cap. Nicole commençait à trouver le temps long avec un tango un petit peu trop violent. Tous les autres, on avait un fun noir. Après deux heures de ce genre de brasse-camarades, nous arrivames à destination, face à une belle grande plage, un hôtel et un club de golf. Par contre le tout était privé, impossible d'y descendre. On ancra le bateau et nous préparames pour le souper.

C'était le tour du menu à Marie-France. Des pâtes au basilic, tomates et ail aux crevettes. Ce fut un délice de repas. Elle a la main experte pour la cuisine. Elle fait chaque fois, de presque rien, un repas délicieux. Nous nous régalames et la vaisselle suivit. Nous avons aussi décidé de downloader les photos et films de tous les appareils. Ce fut une fin de soirée cinéma et avons eu un plaisir, à se rouler par terre.

L'épisode de la bannière fut particulièrement hilarant parce que dans le film, on voyait la bannière accrochée au hauban, ça nous faisait penser à un film en Super8 comme quand on était petit. Nos parents avaient acheté caméra et projecteur en 8mm et quelques films de l'époque. Le film en question était de Abott et Costello, ils avaient dégoté un travail de waiter dans une station de ski à Sun Valley, ils faisaient le service en patins et une scène hilarante quand le petit gros ne sachant pas patiner, se mit à tout accrocher avec son cabaret. C'est ce que nous avions fait avec la bannière. Nous avions écouté ce film des centaines de fois. Ce que je vous décris ne peut être aussi drôle que ce que nous avons vécu, mais croyez-moi, ça nous a dilaté le rate pour le reste de la soirée !

On est toujours mardi et il est 10h30. Nous venons de nous ancrer devant une île déserte, on va aller faire un peu de plage. Jacques et Jean sont partis en éclaireurs et ils reviennent nous chercher. On va faire deux voyages car la mer est assez mouvementée et le vent qui souffle encore beaucoup, ce qui rendra la traversée trop difficile à six. Je serai du second voyage, histoire de blogger un peu plus. On ferme donc les hublots et déjà je vois Jean qui revient nous chercher, Nicole et moi.

L'île est entourée de récifs de corail, Jean doit donc louvoyer pour nous amener à la plage. La réalité c'est que l'île n'est pas déserte mais inhabitée. C'est l'île aux oiseaux, Birds Island. Un refuge pour la faune et la flore, un des derniers refuges pour des espèces en voie de disparition à Antigua, j'ai l'air savant mais c'était écrit sur une pancarte près d'un sentier. Nous étions seuls à notre arrivée et depuis une heure, trois embarcations viennent sur la plage et déversent des touristes. Pour un des bateau, on a même dû se tasser sinon le bateau accostait sur nous.
Jean, a sorti ses palmes, son masque et son snorkel et a fait de l'apnée. Après son retour, il m'a proposé d'en faire. La seule fois de ma vie où j'en avais fait était à Ibiza, il y a plus de 30 ans. Les poissons que j'y ai vus ici étaient beaux comme ceux d'un aquarium de pet shop, de toutes les couleurs et formes, de toute beauté quand je m'approchais trop, ils se cachaient dans les coraux, par contre en-dessous, le corail était fade. Jean me dit que selon lui les coraux sont malades. Il a remarqué la différence. Il y a 25 ans, il faisait partie du voyage de Jacques. Une année sabatique où Jacques avait tout vendu sauf sa clinique dentaire. Sur le Magus, un hunter de 37 pieds, il avait entraîné toute sa jeune famille à l'époque dans les îles et avec Jean comme second et sa femme Diane, ils avaient sillonné les Antilles pour revenir un an plus tard au lac Champlain. Jean me dit avec passion qu'à cette époque, le corail était vivant et pas ensablé comme maintenant.
C'est sûr que la nature est en changement. Est-ce que la planète est malade à cause de l'être humain ? Peut-être ! Il faut dire que le réchauffement de la planète qui a longtemps été nié par les scientifiques, est maintenant un fait reconnu. À l'époque, les Cousteau, et Bernard Voyer entre autres ont annoncé ces changements accélérés, pas grand monde ne voulait y croire. Aujourd'hui, beaucoup disent que tous les modèles scientifiques de réchauffement ne tiennent plus et tout va en s'accélérant.

Le capitaine Jean Lemire qui a passé la dernière année dans l'Antartique à bord du Sedna n'a pu que constater le fait. L'hiver antartique n'est plus ce qu'il était, ils ont eu toutes les misères du monde à maintenir le Sedna amarré comme c'était prévu avec des grapins et des filins. Autour d'eux, leur navire aurait dû être coincé dans la glace, celle-ci ne prenait pas véritablement. Imaginez quelques secondes, le déversement de toute cette eau antartique lorsque fondue, augmentera le niveau des mers, suffisamment pour élever les mers de quelques pieds possiblement. Je crois que la dernière découverte des scientifiques fait peur, dans les couches de glace de l'artique, du méthane est emprisonné, autre facteur accélérant. Mon point de vue bien personnel, est que nous oublions que la terre est actuellement, parmi les ères connues, dans le quaternaire, donc a connu quatre grandes glaciations et réchauffement successifs.

Il est impossible que l'humanité ait été responsable d'aucun de ces changements cycliques. Donc, ce que nous vivons actuellement est dans l'ordre des choses et nous ne faisons que partie de ces changements. Puisqu'actuellement tout va vers un réchauffement, l'humanité vit inconsciemment une accélération de la chaleur, de l'énergie et de l'évolution de ce grand cycle à son insu. Oui, l'être humain moderne utilise et dégage plus d'énergie et de chaleur que par les années passées. En fait, depuis la révolution industrielle en Angleterre, l'occident n'a jamais cessé de s'activer, de produire, d'accélérer et donc d'augmenter la synergie globale de la planète car l'occident a été colonisateur, prosélyte et un catalyseur à-travers toute la planète. Maintenant l'ensemble des nations de la planète vivent cette euphorie du modernisme, on dépense de l'énergie et inconsciemment on participe au changement climatique.Nous n'en sommes pas les instigateurs mais nous en faisons partie.

Nous sommes revenus au bateau et nous préparons à appareiller pour nous rendre à l'île Verte en redescendant vers le sud. En fait, nous faisons le tour de l'île et visitons les baies et îles intéressantes. La traversée que nous avons faite pour nour rendre à Green Island, a duré deux heures et demi et je vous jure que ça n'a pas été de tout repos. Il était temps que nous arrivions car les vagues de 12 à 15 pieds nous transportaient de haut en bas et le vent de travers nous faisait tanguer de gauche à droite en même temps. Inutile de vous dire qu'il y a eu des cris et des étourdissements pendant cette traversée. C'était plutôt nuageux donc peu rassurant. Comme le titre l'indique, tout un temps de houle.

Maintenant dans la baie de Green Island, c'est calme, le vent est tombé et les gars font la finition du prélart tandis que Marie-France et Danielle font du tricot, elles ont décidé de se faire chacune une liseuse pendant que Nicole nous tient la conversation. Évidemment moi je blogue et Nicole qui me lance : Guy vas-tu nous faire la lecture du blog ? et je lui répondis : Bien sûr ! Après la lecture, nous avons préparé le repas. Il a fallu improviser un repas. Ce sera des pâtes aux palourdes. Marie-France a évidemment sa touche personnelle et ce fut encore un délice. Deux des bateaux ancrés à côté de nous, se sont ancrés à l'épaule, c'est-à-dire que les deux bateaux sont côte-à-côte et attachés ensembles retenus par leurs défenses. Il y aura sûrement un party-là. Nous nous sommes finalement couchés assez tôt en nous disant que la fin approche. Déjà, il ne reste que quelques jours avant notre retour. Il faut en profiter au maximum. Demain, on laisse le bateau ancré, on ira à la plage et pour le dîner on ira au restaurant préféré de Jacques et Marie-France, le Harmony Hall. La spécialité est la langouste, on anticipe déjà un festin.

Mercredi matin, dès 6h30, je suis sur le pont et je taquine les poissons avec une ligne à pêche. Le leurre mesure au moins cinq pouces, si je prends quelque chose avec ça, ce sera un monstre sûrement. Plus de deux heures plus tard, toujours rien, seulement quelques poissons blancs de six ou sept pouces qui quelques fois, suivent mon leurre jusqu'au bateau. Pas de poisson au menu ce soir. À dix heures trente, Jacques a réservé au restaurant, ils ont lancé : The Croceaud'îles is back. Ils connaissent bien le bateau car, lors des charters, le capitaine Danny amène au moins une fois chaque groupe de passagers à ce restautant et il jette l'ancre juste devant puis se rend au quai du restaurant en dinghie. Nous ferons de même.

Nous sommes maintenant en face du domaine avec un quai bien entretenu une petite plage privée, un beau sable blanc, des parasols en palmes, des palmiers et de grandes chaises de soleil. Un escalier de pierres nous amène au sommet où des tables montées comme pour un banquet nous attendent sous d'immenses abris de toile. Au centre de la place, un bar est construit à l'intérieur d'un ancien moulin de canne à sucre. Nous sommes accueillis chaleureusement par une hotesse mince et élancée à des air grecs. Elle nous invite à nous asseoir et dès le début, entretient la conversation avec mes soeurs. Elle s'appelle Ilaria et italienne de naissance, elle a grandi aux États-Unis.

Elle n'est pas propriétaire du Harmony Hall mais, comme elle le dit, seulement un front(lire en anglais). On s'est vraiment payé la traite. Pour ma part, un cocktail envoûtant, margharita, une entrée de langouste aux tomates et basilic et une langouste vapeur en plat principal, un grapa comme trou normand et comme déssert, un cappucino et un Brown Bay Banana. Le tout arrosé de vin, gracieuseté du capitaine. La langouste s'appelle en anglais, lobster, comme notre homard du Québec, le nom est le même en anglais mais la bête n'est pas pareille, la langouste a de grandes antennes au lieu des pinces de notre homard de la Gaspésie ou des Iles de la Madeleine.
Déjà jeudi et nous sommes revenus à notre point de départ, à English Harbour. Nous avons fait le tour complet de l'île. Demain, vendredi, je vous enverrai mon dernier blog de Antigua. Au plaisir de se revoir bientôt.

CIAO

lundi, décembre 04, 2006



Un samedi pas comme les autres...

La plupart de mes samedis depuis quelques années se passaient à la cabane à sucre où je travaillais tous les avant-midis à toutes sortes de choses pour améliorer, arranger, nettoyer, placer, couper ou gosser. Aujourd'hui, pour moi c'est un samedi pas ordinaire.

Lever à six heures, partir prendre une douche dans la marina, revenir et prendre un jus d'orange, dire bonjour à mes frères et soeurs, jaser tranquilement sous la toile du pont, regarder besogner ceux qui font le petit-déjeuner, jaser, blaguer et même bailler, m'asseoir tranquilement avec un café à la main, recevoir des toasts dorées avec mon sirop d'érable, jaser, prendre le temps de prendre le temps. Même Danielle, qui se fait dire de ne pas aller faire la vaisselle. Je crois que le plus dur sur le bateau c'est de se faire dire par quelqu'un d'autre, ne fais pas ça ! On voudrait tous être en mode de repos, de paix, de tranquilité mais.....il y a toujours quelque chose à faire et pas toujours au goût des autres.

Ça y est, le programme est fait. On déjeune, on fait la vaisselle, on descend le dinghie, on va faire le lavage (les filles) des gros morceaux, Jacques et Jean vont au magasin de voile acheter une corde flottante afin de pouvoir traîner le dinghie derrière le catamaran au lieu de le hisser. Guy, lui va aller trouver un hot spot pour le blog du jour.

Un blog c'est comme du pain frais, ceux qui te lisent veulent de la matière fraîche. Je le sais, j'ai suivi les aventures de Mikael Bélanger, un jeune représentant de Insight, un de nos fournisseurs qui allait prendre une année sabatique en Europe, avec le sac à dos et juste assez d'argent pour faire ce qu'il faut. À tous les jours j'allais voir si il avait inscrit d'autres aventures. J'avais à vingt ans, fait le même trip en Europe, sac à dos, pouce, transport en commun et auberges de jeunesse, pas de technologie à l'époque. Je n'avais que ma flûte traversière comme compagnon et je m'en suis souvent servi comme carte de visite, c'était il y a longtemps et bien d'autres souvenirs.

Revenons-en au programme. Rien n'était ouvert, changement de programme, on lave le pont et tout le grément. Après, on va dîner, je téléchargerai mon blog et tous les autres iront faire l'épicerie. Il faut dire que depuis hier, le jeu de Nicole est de nous dire qu'il reste 12 heures avant le ballotage et qu'on doit choisir chacun, un dîner et un souper afin d'acheter ce qu'il faut pour le reste de la semaine. Je ne vous dirai pas ce qui a été choisi, je le mettrai dans le blog :-)

Le lavage du bateau, c'est une corvée, on sue à grosses gouttes, on frotte, on rit et on s'arrose. Le résultat en vaut tellement la peine, le Croceaudiles a passé près de huit mois surélevé, entouré de bateaux et surtout à proximité de vaisseaux montés et descendus sur la rampe qui était juste à côté. À notre arrivée, dimanche dernier, un tug énorme qui sert à tirer et manoeuvrer des cargos dans les ports était surélevé et le travail du jour consistait à buffer le bateau pour enlever la rouille avant de le peinturer. Inutile de vous dire que le pauvre petit catamaran d'à côté, le Croc eau d'îles a mangé une pluie de grenailles d'acier, histoire de le picoter de rouille sur un pont habituellement blanc. Après tout ce frotti-frotta, le bateau étincelle, on le ferme et on le quitte pour ce qui est maintenant le nouveau programme.

Il est deux heures trente, j'ai téléchargé le blog, bien dîné, acheté des souvenirs pour les miens, je ne peux les décrire, ils me lisent, inutile d'en dire plus, seuls quelques privilégiés auront des souvenirs. J'ai plein de frisson pas de froid mais de bonheur, je suis seul au monde, je veux dire sur le bateau, j'ai ouvert toutes les écoutilles, j'ai cueilli des fleurs pour les mettre dans un pot et j'ai mis iTunes sur la musique que Jacques avait apporté sur son PC, Cat Stevens joue Morning has broken et je mets la musique dans le tapis, je me verse un verre de rhum et je blogue, je berçais mes bébés en chantonnant cet air un peu modifié.

Que voulez-vous que la vie m'apporte de plus, j'attends sans les attendre, ma famille, je pense à ma petite famille, leur envoie plein de belles pensées et mon amour, j'imagine tous mes collègues de travail qui continuent à tenir le fort pendant que je me prélasse et je sais que malgré la chaleur d'ici, quelques-uns ont peut-être froid plus au nord. Il y a de quoi frissonner. Je me verse un autre verre de rhum (ne le dites pas à mes soeurs, elles me surveillent et je sais qu'elles ne lisent pas le blog. Je le lève vers le soleil en me disant qu'à part la terre et la mer, lui et sa lumière, nous réunissent sans même qu'on le sache. Le temps passe et c'est toujours Cat Stevens, quelle belle époque ! Ne vous en faites pas, je n'en ai pas bu tant que ça, j'imagine que c'est la nostalgie qui anime ma plume.

Je pense aussi à Centraide, je sais que l'objectif n'est pas atteint et il faudra faire face à la musique, la semaine prochaine. J'ai envoyé un courriel à Marie-José afin qu'elle fasse une affichette pour les salles des chauffeurs pour relancer les déductions à la source et la lecture du blog. Combien de livres de recettes auront été vendus ? La semaine prochaine, les réponses viendront bien assez vite.

Mes frères et soeurs reviennent avec trois chariots pleins d'épicierie. Juste en eau potable, il faut six litres par jour donc pour les six prochains jours, plus l'eau pour faire la cuisson des aliments, il en faut pas mal. Une demi-heure pour embarquer le tout et tout ranger. Sur un bateau, tout doit être à sa place. Le capitaine y veille, c'est primordial. Dès que des cossins se mettent à trainer, ça devient invivable, alors, à l'ordre tout l'équipage !

Le souper fut celui de Danielle, guacamole avec des tortillas au boeuf, ce fut un délice et surtout arrosés de deux bons chiraz-cabernet-sauvignon. Nos désserts consistent en une rasade de rhum vieilli à point (cinq ans), du English Harbour, c'est sûr que j'en ramène une bouteille au Québec, c'est comme un bon cognac.

Nous avons passé le reste de la soirée à discuter et avoir des envolées de discussions. Ce fut très agréable et surtout une bonne thérapie pour tous. Marie-France m'a dit que dormir à l'ancre dans un bateau sur la mer, c'est comme se faire bercer. On s'est couché et ce fut le début de la sérénade. On se fait bercer par les vagues, un roulis permanent brasse le bateau et c'est comme faire des montagnes russes. C'est comme se faire bercer par sa mère, en plus vieux, seule la mer est capable de le faire. Le bateau est comme une coque de noix sur une immensité d'eau. Le sommeil est comme saccadé, on s'éveille et se rendort et ceci en alternance et de façon régulière.

Le dimanche matin a surtout servi à laver les t-shirts et vêtements de corps de l'équipage. Pendant que les femmes lavaient à l'eau de mer, une première fois, il restait à rinser à l'eau douce et étendre tout le long des gardes qui ceinturent le bateau, les hommes se sont affairés à installer la grand-voile.

C'est une opération assez délicate, on ne peut se permettre d'erreur, sinon il faut reprendre ou même se blesser, il vente quand même pas mal. Il faut sortir la voile de son sac, l'étendre sur le pont et installer les travers en fibre de verre. Jacques et Jean doivent porter des gants de caoutchouc car le fibre de verre brut des travers, pénètre la peau et c'est très irritant comme de la laine minérale. Pour les insérer, il faut des clés allen de différentes grosseurs, les français aiment se compliquer la vie. Il faut dire que le catamaran est de conception française, essayez de comprendre, le nom du modèle est pourtant très anglophone : KENNEX.

Toujours est-il que pour monter la grand-voile, il faut installer au préalable le lazy jack, sorte de toile qui permet d'asseoir la voile sur le boom et par la suite, le capitaine doit mettre le bateau dans le sens du vent pour éviter les désagréments. On accroche le haut de la voile et on tire comme des malades sur le cordage pour la faire monter au haut du mat. Cette opération a dû être reprise deux fois, la drisse (câble auquel on attache la voile et la hisse avec une poulie) s'était emmêlée en haut du mât. Il faut redescendre et recommencer. Jean et moi avons décidé d'une méthode de positionnement des mains et au son des Ho Hisse de Jean, on tirerait de toutes nos forces, reprendrait le cordage et on recommencerait la manoeuvre jusqu'à ce que l'on ait fini.

Près de deux heures depuis le début, la grand-voile était installée. On décidait de lever l'ancre et se rapprocher de Saint-John. Près d'une heure de voile et on serait dans la baie Deep, ce qui ferait notre dimanche. Pour la première fois nous avons navigué uniquement à la voile. C'est une expérience inoubliable, le seul bruit est le vent dans les voiles, le flacossement de l'eau sur les quilles et en haute mer, c'est aussi fou que les maneiges de La Ronde ou du Parc Belmont.

Nous nous sommes ancrés à la baie et avons dîné. Nous avons mangé des Touski. Vous savez, vous prenez «tout ce qui» reste et vous mélangez le tout. C'était très bien. Nous avons passé l'après-midi, relaxe en faisant chacun de notre côté nos petites choses. Nous allons decendre le dinghie pour un petit tour à la plage et voir à l'hotel qui s'y trouve pour avoir de la glace. Rien, l'hôtel est désert et le restaurant est fermé. Pas de glace, on en prendra à St-John's demain.

Le souper fut des plus québécois et l'idée de Jean, du boeuf avec des légumes, un espèce de bouilli aux légumes. Évidemment au menu, une bonne bouteille de vin et nous avons aussi fini la bouteille qui a servi à la cuisson de la viande. Comme disait Jacques, pas mal pour un petit vin de 12 $EC, ce qui équivaut à environ 6$ CDN. Christine, la conjointe du capitaine, l'a appelé nous donnant des nouvelles du Québec. Du verglas vendredi et maintenant une petit couvert de neige, ici, c'est vrai que le temps est un petit peu plus frais de quelques degrés. Pour la première fois, pas de discussion après le repas. J'imagine qu'on est tous fatigué. Jacques et moi devions faire la vaisselle, Marie-France a troqué à Jacques, le lavage de la vaisselle pour qu'il mette du silicone dans la toilette de sa cabine afin qu'elle puisse prendre sa douche. Il faut dire que notre présence sur le bateau permet de faire les innombrables petites réparations qui sont à faire avant une saison.

Le téléphone sonne à nouveau, on se précipite tous dessus, qui peut bien appeler ? C'était Danny, le capitaine en saison, lui n'arrivera ici qu'en fin décembre avec Claudine l'hotesse et cuisinière qui est aussi sa conjointe. Lui et Jacques avaient beaucoup de choses à se raconter.

Je suis allé me coucher, j'étais pour la première fois, exténué, le soleil, la grand-voile, et tous les travaux de l'avant-midi m'ont eu. Il faut dire que l'on soupçonne aussi les Bonamine de nous endormir. La baie où nous sommes ancrés est protégée des vagues de la mer, le nuit ne devrait pas être aussi mouvementée que la veille. Effectivement, ce fut assez stable sauf qu'à minuit, un vent de tempête, des bourrasques et surtout une pluie qui tombait comme des clous. Il faut fermer toutes les écoutilles et tenter de se rendormir.

Le lendemain matin, lundi, les filles sont excitées, nous allons à St-John's dans l'avant-midi et c'est la seule véritable occasion où elles pourront magasiner à leur goût. Il faut vous dire que, de la baie où nous sommes ancrés, on voit les bateaux de croisière entrer et sortir du canal qui mène à la capitale de Antigua, on en a vu quatre depuis notre ancrage. Cette ville est comme bâtie à partir du port et plus précisément du quai où s'amarrent ces colosses de la mer qui déversent des milliers de touristes sur la ville.

La première chose que voient les touristes, sont les boutiques Duty free avec des bijoux de luxe, des bars endiablés avec discothèques multicolores, des boutiques de souvenirs peintes de couleurs voyantes et remplies à craquer et un casino raccoleur. Je sais toutes ces choses parce que lors de l'aventure de la table, Jacques et moi avons eu à arpenter cette zone franc-de-port, au ministère des arnaques, oups, excusez, des finances et douanes de Antigua.

Il est 8h30, actuellement pendant que je blogue, Jacques et Jean réparent les haut-parleurs du pont extérieur afin d'avoir de la musique durant nos croisières et nos repas. Je vous laisse, on doit se préparer à lever l'ancre dans quelques minutes, direction, la capitale de Antigua. J'espère trouver un hot spot, je commence à avoir pas mal de blog à télécharger. En parlant de ça à Jacques, je lui aussi dit que ce serait bien si on commençait à mettre des photos.

Jacques, qui est un homme d'action, sans plus attendre, sort sa caméra et demande à tout le monde d'amener leur appareil, on télécharge les photos sur le PC. Ça nous retarde un peu mais on a tellement eu du plaisir que ça valait la peine. Nicole tient absolument à voir avant les photos qui seront sur le blog. Je vous laisse donc, pour préparer le départ.

samedi, décembre 02, 2006

Première nuit à bord.

On a baptisé notre première nuit à bord avec un bouteille de rhum. Un litre de Cavalier, ce rhum brun local de 43 % d'alcool distillé à St-John's coûte 22.95 $EC. C'est un rhum décent qui se mélange avec à peu près n'importe lequel jus ou coke pour faire une boisson rafraîchissante. J'ai même lu dans le musée de English Harbour que l'amiral Nelson lorsqu'il quitta Antigua malade, avait amené un baril plein de rhum afin d'y conserver sa dépouille s'il venait à mourir durant la traversée. Très prévoyant l'amiral. En tout cas, avec le mal de tête que j'ai eu en me levant, le rhum fait de l'effet, ça c'est sûr. Par bonheur, les tylenol font aussi un effet génial, je me sens très bien maintenant.

Pour souper, on s'est fait des pâtes à l'ail et aux épices, arrosé d'une bonne bouteille de Merlot acheté la veille. Durant le repas, pendant la noirceur totale, à six heures, la noirceur nous tombe dessus et il faut vivre avec; le téléphone cellulaire sonnait pour la première fois. C'était Odette, ma douce. À la maison, ils s'étaient réunis pour nous appeler pendant le repas, c'est le meilleur temps pour nous joindre. Ça fait du bien d'avoir des nouvelles de toute sa petite famille.

On s'est donc couché et avons dormi comme des marmottes. En parlant de marmottes, vous vous rappelez le Mangoose où j'allais pour envoyer les blogs, c'est le nom anglais pour mangouste. Là où le bateau est amarré, c'est rempli de mangoustes, ce sont des rongeurs faits en long qui font les poubelles, un soir on avait oublié un sac de vidanges et le lendemain, il était precé avec des choses sorties, l'oeuvre d'une mangouste. C'est cet animal qui a le dessus sur les serpents à sonnettes lorsqu'ils se bagarrent.

La nuit a quand même été un peu mouvementée, de la pluie et des bourrasques de vents venaient faire tanguer le bateau. On s'est tous levés vers six heures avec la lumière qui entrait dans nos cabines. Le déjeuner fut simple, céréales, yogourt, bananes et café. Il restait encore certaines choses à terminer. Recevoir la grande voile et les coussins qui avaient été refaits. Le capitaine devait aussi régler les notes des différents services qui lui avaient été faits pendant que le bateau était en rade, comme les réparations, d'un moteur, l'essieu d'une hélice, la voile, des coussins, etc.

Midi, après avoir enfourné un délicieux pita au thon, on fait les manoeuvres de départ. La vraie vie de voile commence maintenant. On sort avec brio de la zone des quais pour aller s'ancrer dans la baie. L'ancrage est toute une manoeuvre qui fut accomplie avec brio par Jean et le capitaine. La première chose que l'on fit, fut de se baigner.

Jean et moi seulement avons sauté à l'eau. Quel délice, une eau magnifiquement chaude et salée à souhait. L'eau qui mouille mes lèvres est tellement salée qu'il me faut la cracher chaque fois. Après avoir fait trempette près de 10 minutes, on remonte à bord en se douchant à l'eau douce pour enlever l'eau de mer, Jean me dit que c'est obligatoire, sinon la peau en séchant laisse des cristaux qui nous grafignent comme du verre.

On aurait dû installer la grand voile mais, il vente trop. On hisse donc le dinghie avec les treuils, c'est assez lourd avec le moteur et l'eau qui s'était infiltrée dans le sous-plancher. On le vide dès qu'il est soulevé. Nous sommes fin prêts pour le départ. Le capitaine nous suggère de prendre notre BONAMINE, la pillule qui nous évitera le mal de mer. J'aurais aimé tester si j'étais sujet ou non au mal de mer. Vaut mieux ne pas gâcher le voyage. Je prends donc ma bonamine.

Le capitaine consulte son logiciel de navigation, fait le point et me fait barrer dès le départ. Quelle initiation, il me dit tient le cap à 280, revient consulter son logiciel et me dit de barrer à 290, je m'exécute, le catamaran file avec ses moteurs à plein régime et on sort de la baie, nous voilà en haute mer. Le capitaine revient me voir, met le pilote automatique et c'est parti pour quelques heures à contourner l'île jusqu'à JOLLY. Il faut constamment surveiller, la barre, le pilote automatique, le régime des moteurs mais aussi, la présence de filets de pêche qui seraient fatals dans les hélices.

Quel spectacle magnifique, des vagues de ciq pieds viennent nous pousser et le vent qui nous souffle dans le dos, le capitaine décide de sortir le genois, on gagnera quelques noeuds. La manoeuvre est assez simple puisque le cordage traverse le bateau et permet de ce faire de l'arrière près de la barre. À tribord, les paysages montagneux de l'île qui défilent lentement avec des cottages sur les flancs des monts. À babord, la mer d'un bleu chaud et moutonneux. La ligne d'horizon à perte de vue, rien de tel pour partir dans des rêveries hors du temps et de l'espace.

Justement j'en ai profité pour aller m'étendre sur la trampoline avant, à tribord afin de profiter de l'ombre du genois. J'avais ordre de me méfier du soleil. Je mets de la crème 45 à profusion et malgré tout, j'ai réussi à avoir une plaque de coup de soleil sur l'épaule gauche un des matins où je suis allé au Mangoose pour l'internet. J'ai mis la potion à l'aloes qu'Odette m'avait acheté. Depuis ce temps, je ne mets plus de camisoles, seulement des t-shirts.

Après deux et demi de navigation, nous sommes arrivés en vue de Jolly Harbour, avons accosté au quai et planifié le reste de de nos activités, il vente trop pour installer la grande voile, ça ira à dimanche. Le souper sera préparé par Jacques et moi, thon grillé et riz au légume avec une baguette de pain français (acheté à la sortie de l'épicerie, dans une camionnette, vous auriez dû voir, la dame qui parlait un français de Genève, à notre vue, soulève une toile découvrant ainsi dans le haillon de sa camionnette, tout un assortiment de palmiers, danoises, croissants, petits pains et autres gâteries qui seraient péché de vous décrire) faite par son mari. Deux fois par semaine, elle s'installe à la sortie de cette épicerie.


Il faut que je vous décrive cette épicerie. The Epicurian est une épicerie comme un IGA ou Metro au Québec, d'ailleurs, c'est un québécois qui en est le propriétaire. Le pain est du Weston, des produits canadiens, les viandes sont comme au Québec, tout enfin nous rappelle le Québec, dMailleurs Marie-France nous a fait ce matin pour déjeuner du pain doré avec un pain au raisin très québécois, arrosé de mon sirop d'érable, j'en avais apporté trois cans dans mes bagages. Le casino de Jolly a aussi été construit par des québécois.

Je vous laisse sur ces mots québécois, Nous sommes samedi, la moitié du voyage a eu lieu mais le meilleur reste à venir. Le capitaine m'attend, nous devons aller laver le bateau puisque nous sommes à quai et que l'eau douce est disponible. Il nous faut aller faire l'épicerie pour la semaine à l'Épicurian et cet après-midi nous quittons Jolly, pour des baies et la vraie vie de voile.

CIAO