mardi, décembre 12, 2006


Antigua by night


Quand je vous ai laissé, nous mettions les voiles pour notre destination finale, Jolly Bay. Le port d’attache du Croc eau d’îles pour le prochain mois. En effet, il sera à cet endroit jusqu’à ce que Danny Lavoie vienne prendre possession du catamaran pour sa saison de travail de capitaine. Nous avons fait la majeure partie des travaux de mise en route mais il reste encore quelques travaux à compléter. Nous sommes encore en vacances et pour nous, il reste moins de vingt-quatre heures pour le reste de notre périple.

Je vous raconterai donc cette dernière journée de vacances. Je vous écris de la maison et cette dernière journée fait maintenant partie de mes souvenirs. Nous sommes arrivés à quai vers midi et trente et avons mangé une petite bouchée en nous disant que l’on irait souper correctement en soirée pour ce qui sera notre dernier repas à Antigua, En fait, tout ce que l’on faisait était « pour la dernière fois » et c’était avec nostalgie que l’on qualifiait ainsi la plupart de nos gestes.

Ainsi dans l’après-midi, on alla chacun notre tour à la douche, faire les dernières emplettes de souvenir et j’allais moi-même, télécharger le dernier blog de Antigua. En revenant sur le bateau, j’étais seul avec le capitaine.et lui s’affairait sur les dernières réparations qu’il avait à faire. Tout à coup et vraiment sans qu’on s’en soit rendu compte, un grain se mit à tomber et quand même assez fort. Les filins de garde, qui entourent le bateau (ces cordes d’acier ont un nom que Jacques m‘a dit mais dont je ne m’en souviens plus) étaient remplis du dernier lavage des filles. Il fallait donc, enlever rapidement les vêtements. Jacques et moi, nous sommes empressés de faire le tour du bateau pour les récupérer, en rentrant dans le carré du bateau, il avait plu sur le prélart et il était mouillé, le pied me glissa et je m’étendis de tout mon long, le corps à moitié sur le pont et le reste dans le carré. Inutile de vous dire qu’avec la main gauche remplie d’épingles à linge et l’autre tenant plein de linge encore trempé, je n’ai pas vraiment pu me retenir nulle part. Jacques vit la manœuvre de derrière car il me suivait de près et était sûr que je m’étais cassé quelque chose. Surtout que je restai quelques secondes sans rien faire, sans gémir ni bouger. Après, il nous raconta que pendant ces quelques secondes, il avait vraiment eu peur que quelque chose de grave me soit arrivé,

En fait, à part quelques petites contusions, j’allais très bien et actuellement j’ai une petite douleur au-dessus du pied gauche, l’annulaire de la main droite m’élance légèrement et j’ai peut-être une petite raideur au cou du côté droit. Absolument rien de grave sinon ces petits souvenirs qui me suivent après mon retour. Quand je pense à la disparition de la fille de Bob Gainey en mer, emportée par une vague de fond, je crois que ce petit incident n’est vraiment rien par rapport à ce qui aurait pu nous arriver. Enfin, je me dis qu’en voyage, il ne faut pas anticiper les possibilités de malheur car, on ne ferait plus rien. Tout peut se produire, mais il ne faut surtout pas imaginer que ce qui arrive aux uns doit nécessairement nous arriver. Les malheurs comme les bonheurs font partie des expériences à vivre.

Je me relevai donc sans misère mais lentement et Jacques fut rassuré de me voir en un seul morceau. On continua donc à rentrer les derniers vêtements, avons essuyé le prélart et remis le tapis qui avait été mis à laver afin d’éviter un autre accident. Après tout, ce voyage s’était déroulé sans anicroche, il fallait bien que ça se termine ainsi.

Tout le monde revint finalement au bateau, les filles revenaient avec une épicerie, car Marie-France, restait sur le bateau pour encore deux semaines avec trois autres personnes à bord, la vie continuait et nous nous préparâmes pour la dernière sortie.

Jean avait tout planifié pour la soirée, Samedi dernier il avait fait le tour des endroits de la place et était revenu sur le bateau vers 01h00 du matin. Il nous avait bien raconté sa sortie mais ce soir il nous amènerait à chacune des places qu’il avait été. Premièrement, nous partîmes seuls pour un bar terrasse juste à côté de la marina de Jolly. Il y avait là, un cinq à sept. La bière à 5 $EC, c’était vraiment pas cher, je lui dis que par exception, je prendrais une Heineken, Il partit vers le bar et revint avec deux Heineken. La plupart de clients buvaient et avaient à leur table, un amoncellement de Heineken, Bien glacée, elle fut rapidement consommée. Je lui rendis donc la monnaie de sa pièce en allant en chercher deux autres. Pendant que l’on jasait et buvait, le reste de la bande arriva endimanchés et prêts pour la soirée, Ils prirent des Heineken et des rhum punchs, en fait, un seul car nous partîmes pour aller souper après leur première consommation.

Il y avait trois choix de restaurant pour souper, un restaurant italien, un restaurant de grillade ou on avait déjà mangé et le WatchDog qui servait des plats de tout genre, le tout semblant être britannique. On regarda les menus des trois et pour la plupart, on opta pour un plat de poisson que le restaurant italien offrait. Nous nous sommes attablés et le choix était facile. Quatre assiettes de Grouper farcis de crabe et deux lasagnes, Le repas de poisson était non seulement délicieux mais un plaisir pour les yeux . Le Grouper est en fait du mérou, un poisson à chair blanche. La présentation de ces filets, en trois rouleaux superposés, et à l’intérieur, de la chair de crabe arrosée d’un beurre assaisonné d’ail et de romarin, mes sœurs qui ont le nez fin avaient reconnus ces épices particuliers. Les légumes, al dente, étaient des courges vapeurs avec des patates rissolées. Un délice que nous arrosâmes de vin rouge, cette fois-ci, une gracieuseté de Jean et moi. Marie-France avait demandé que la lasagne soit bien chaude, ce fut tel quel et vraiment bon, on s’était fait goûter nos plats respectifs.

Après ce repas excellent sans dessert, on reçut la note. Il faut dire que partout et on finit par s’y habituer, les factures sont une seule addition. Nous qui payions chacun nos propres choses, devions faire le partage des coûts. Le groupe me confiait cette tâche, je décortiquais les items et partageais les coûts selon ce qu’on avait pris. Jacques nous faisait remarquer que partout ou il avait été, seulement au Québec on reçoit des additions séparées, ailleurs, il est presque impossible de recevoir autre chose qu’une seule facture.

Le restaurant était près de la place centrale de la marina. Des travaux allaient bon train et lorsque nous étions venus, la semaine précédente, à cet endroit la construction d'un pavillon battait son plein. Actuellement le pavillon était achevé, et des lumières de Noel avaient même été mises tout le tour de la bâtisse. Juste devant, un véritable sapin de Noel, très bien décoré trônait fièrement sur la place. Il faut dire que l'épicerie Épicurian Fine Foods, tenue par des québécois, vendaient aussi des sapins de Noel naturels.

À ce moment-là, le groupe s’est séparé. Nicole et Danielle ont voulu retourner au bateau pour s’y coucher. Marie-France voulait visiter le casino. Nous y allâmes donc, c’était à deux pas du restaurant. Il faut dire que tous ces endroits que je vous décris sont à quelques pas de la marina, ils font partie de ce complexe. Comme si tous ces commerces n’existent que pour les voyageurs maritimes qui s’installent dans cette marina assez luxueuse.

Le casino était prévisible avec ses vidéo-pokers, Marie-France nous avait dit qu’à l’entrée, une jeune asiatique distribuait l’an dernier, des coupons rabais pour jouer au black jack et qu’il ne fallait pas se faire embarquer, son chum l’an dernier avait failli se faire arnaquer par elle. Comme de fait, la jeune asiatique nous accueillit et nous proposa les fameux coupons-rabais. Comme je ne suis pas un joueur, ce fut facile de les prendre sans écouter son baratin mais elle me posait toutes sortes de questions, comme d’ou je viens , etc, elle avait le tour d’enquiquiner les clients. Marie-France mit quelques dollars dans les machines à sous et nous quittâmes la place. Jean était déjà parti au WatchDog pour aller jouer au billard. Nous sommes allé le rejoindre. Le WatchDog était d’un côté, un restaurant et de l’autre, un Pub de la plus pure tradition britannique. Deux tables de billard, des jeux de fléchettes et quelques tables, la majorité des clients s’agglutinaient autour du bar et un vacarme ahurissant en sortait et la musique à la mode emplissait l’atmosphère. Il était près de neuf heures et la soirée battait son plein. Il y avait même une immense cloche de bateau au-dessus du bar, que le tenancier faisait sonner souvent, pour des raisons que j’ignore encore.

Nous avons joué au billard. Jean s’était mis « next » sur l’une d’elles et sur l’autre, des filles et des gars légèrement éméchés s’y amusaient follement. Quelques fois des clients montaient sur le bar pour y danser quelques pas et en redescendaient leur petit show terminé.

Pendant la deuxième partie, un gars très éméché se mit « next » à la table de billard et il n’était vraiment pas drôle, même beaucoup fatiguant. Il s’accrochait partout et s’empoignait avec les voisins d’à côté. Jean fit une dernière partie avec lui et nous retournâmes au bateau. On se coucha et notre visite du Antigua by Night se termina sur le pont du catamaran, histoire d’échanger nos dernières impressions.

Le lendemain matin, samedi, très tôt les valises se faisaient, le déjeuner se fit et on fit un dernier nettoyage du pont à l’eau de mer et nous nous sommes préparés à quitter le vaisseau qui nous avait fait faire ce si beau périple. Pendant ces deux semaines qui avaient passées si rapidement, comme la vie, qui aujourd’hui, passe comme un éclair. Marie-France nous accompagna à la sortie de la marina, on s’embrassa non sans quelques larmes et nous prîmes le taxi qui nous ramènerait à l’aéroport, destination finale sur cette île qui nous avait fait aussi passer de bons moments.

Les formalités de départ sont assez simples mais il y a une taxe d’embarquation à payer 50 $EC. Je n’en avais plus, je dus en emprunter à Jacques. La zone de départ était bondée de monde, C’est fou ce qu’il y avait comme monde, ce samedi était vraiment rempli de touristes comme nous. Il y avait en cette fin d’après-midi au moins huit départs de compagnies majeures presque en même temps, Virgin, American Airlines, Air Canada, British Airways, d’autres dont je ne me rappelle plus et finalement Continental, le vol que nous prenions à 15h50. Le départ se fit à l’heure. Nous venions de croiser du regard, Jean, mon beau-frère et ses invités qui venaient de débarquer de l’avion aussi Continental pour se rendre au bateau.

Nous arrivâmes à Newark à l’heure prévu, inutile de vous dire que les formalités de douane aux Etats-Unis sont excécrables et que les douaniers submergés qui nous font enlever nos souliers et passent tous les bagages à main aux rayons X perdent souvent patience et rendent le transit, vraiment pas agréable. Le Welcome in America n’est pas très chaleureux.

Je ne vous dirai pas que de voir les lumières de Montréal du haut des airs fut un joyeux sentiment, on a beau avoir passé de merveilleux moments, le retour fait un petit soubresaut au cœur. Revoir nos proches et reprendre ses habitudes a un je ne sais quoi qu’il fait bon d’envisager.

La vie reprend son cours normal et je vous tiendrai au courant des derniers faits saillants de la campagne Centraide dans les jours qui viennent.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Allez Maestro!
M. Ledirecteur reprend la baguette, allez Centraide défonces-toi l'objectif...