samedi, décembre 02, 2006

Première nuit à bord.

On a baptisé notre première nuit à bord avec un bouteille de rhum. Un litre de Cavalier, ce rhum brun local de 43 % d'alcool distillé à St-John's coûte 22.95 $EC. C'est un rhum décent qui se mélange avec à peu près n'importe lequel jus ou coke pour faire une boisson rafraîchissante. J'ai même lu dans le musée de English Harbour que l'amiral Nelson lorsqu'il quitta Antigua malade, avait amené un baril plein de rhum afin d'y conserver sa dépouille s'il venait à mourir durant la traversée. Très prévoyant l'amiral. En tout cas, avec le mal de tête que j'ai eu en me levant, le rhum fait de l'effet, ça c'est sûr. Par bonheur, les tylenol font aussi un effet génial, je me sens très bien maintenant.

Pour souper, on s'est fait des pâtes à l'ail et aux épices, arrosé d'une bonne bouteille de Merlot acheté la veille. Durant le repas, pendant la noirceur totale, à six heures, la noirceur nous tombe dessus et il faut vivre avec; le téléphone cellulaire sonnait pour la première fois. C'était Odette, ma douce. À la maison, ils s'étaient réunis pour nous appeler pendant le repas, c'est le meilleur temps pour nous joindre. Ça fait du bien d'avoir des nouvelles de toute sa petite famille.

On s'est donc couché et avons dormi comme des marmottes. En parlant de marmottes, vous vous rappelez le Mangoose où j'allais pour envoyer les blogs, c'est le nom anglais pour mangouste. Là où le bateau est amarré, c'est rempli de mangoustes, ce sont des rongeurs faits en long qui font les poubelles, un soir on avait oublié un sac de vidanges et le lendemain, il était precé avec des choses sorties, l'oeuvre d'une mangouste. C'est cet animal qui a le dessus sur les serpents à sonnettes lorsqu'ils se bagarrent.

La nuit a quand même été un peu mouvementée, de la pluie et des bourrasques de vents venaient faire tanguer le bateau. On s'est tous levés vers six heures avec la lumière qui entrait dans nos cabines. Le déjeuner fut simple, céréales, yogourt, bananes et café. Il restait encore certaines choses à terminer. Recevoir la grande voile et les coussins qui avaient été refaits. Le capitaine devait aussi régler les notes des différents services qui lui avaient été faits pendant que le bateau était en rade, comme les réparations, d'un moteur, l'essieu d'une hélice, la voile, des coussins, etc.

Midi, après avoir enfourné un délicieux pita au thon, on fait les manoeuvres de départ. La vraie vie de voile commence maintenant. On sort avec brio de la zone des quais pour aller s'ancrer dans la baie. L'ancrage est toute une manoeuvre qui fut accomplie avec brio par Jean et le capitaine. La première chose que l'on fit, fut de se baigner.

Jean et moi seulement avons sauté à l'eau. Quel délice, une eau magnifiquement chaude et salée à souhait. L'eau qui mouille mes lèvres est tellement salée qu'il me faut la cracher chaque fois. Après avoir fait trempette près de 10 minutes, on remonte à bord en se douchant à l'eau douce pour enlever l'eau de mer, Jean me dit que c'est obligatoire, sinon la peau en séchant laisse des cristaux qui nous grafignent comme du verre.

On aurait dû installer la grand voile mais, il vente trop. On hisse donc le dinghie avec les treuils, c'est assez lourd avec le moteur et l'eau qui s'était infiltrée dans le sous-plancher. On le vide dès qu'il est soulevé. Nous sommes fin prêts pour le départ. Le capitaine nous suggère de prendre notre BONAMINE, la pillule qui nous évitera le mal de mer. J'aurais aimé tester si j'étais sujet ou non au mal de mer. Vaut mieux ne pas gâcher le voyage. Je prends donc ma bonamine.

Le capitaine consulte son logiciel de navigation, fait le point et me fait barrer dès le départ. Quelle initiation, il me dit tient le cap à 280, revient consulter son logiciel et me dit de barrer à 290, je m'exécute, le catamaran file avec ses moteurs à plein régime et on sort de la baie, nous voilà en haute mer. Le capitaine revient me voir, met le pilote automatique et c'est parti pour quelques heures à contourner l'île jusqu'à JOLLY. Il faut constamment surveiller, la barre, le pilote automatique, le régime des moteurs mais aussi, la présence de filets de pêche qui seraient fatals dans les hélices.

Quel spectacle magnifique, des vagues de ciq pieds viennent nous pousser et le vent qui nous souffle dans le dos, le capitaine décide de sortir le genois, on gagnera quelques noeuds. La manoeuvre est assez simple puisque le cordage traverse le bateau et permet de ce faire de l'arrière près de la barre. À tribord, les paysages montagneux de l'île qui défilent lentement avec des cottages sur les flancs des monts. À babord, la mer d'un bleu chaud et moutonneux. La ligne d'horizon à perte de vue, rien de tel pour partir dans des rêveries hors du temps et de l'espace.

Justement j'en ai profité pour aller m'étendre sur la trampoline avant, à tribord afin de profiter de l'ombre du genois. J'avais ordre de me méfier du soleil. Je mets de la crème 45 à profusion et malgré tout, j'ai réussi à avoir une plaque de coup de soleil sur l'épaule gauche un des matins où je suis allé au Mangoose pour l'internet. J'ai mis la potion à l'aloes qu'Odette m'avait acheté. Depuis ce temps, je ne mets plus de camisoles, seulement des t-shirts.

Après deux et demi de navigation, nous sommes arrivés en vue de Jolly Harbour, avons accosté au quai et planifié le reste de de nos activités, il vente trop pour installer la grande voile, ça ira à dimanche. Le souper sera préparé par Jacques et moi, thon grillé et riz au légume avec une baguette de pain français (acheté à la sortie de l'épicerie, dans une camionnette, vous auriez dû voir, la dame qui parlait un français de Genève, à notre vue, soulève une toile découvrant ainsi dans le haillon de sa camionnette, tout un assortiment de palmiers, danoises, croissants, petits pains et autres gâteries qui seraient péché de vous décrire) faite par son mari. Deux fois par semaine, elle s'installe à la sortie de cette épicerie.


Il faut que je vous décrive cette épicerie. The Epicurian est une épicerie comme un IGA ou Metro au Québec, d'ailleurs, c'est un québécois qui en est le propriétaire. Le pain est du Weston, des produits canadiens, les viandes sont comme au Québec, tout enfin nous rappelle le Québec, dMailleurs Marie-France nous a fait ce matin pour déjeuner du pain doré avec un pain au raisin très québécois, arrosé de mon sirop d'érable, j'en avais apporté trois cans dans mes bagages. Le casino de Jolly a aussi été construit par des québécois.

Je vous laisse sur ces mots québécois, Nous sommes samedi, la moitié du voyage a eu lieu mais le meilleur reste à venir. Le capitaine m'attend, nous devons aller laver le bateau puisque nous sommes à quai et que l'eau douce est disponible. Il nous faut aller faire l'épicerie pour la semaine à l'Épicurian et cet après-midi nous quittons Jolly, pour des baies et la vraie vie de voile.

CIAO

3 commentaires:

Anonyme a dit...
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blogue.
Anonyme a dit...

Guy,

Question technique: je sais que les marins utilisent des cellulaires de technologie satellitaire. Est-ce la même chose pour votre cellulaire?
Merci beaucoup de nous faire partager ton expérience. Profitez-en beaucoup, Pierre Zardet.

Anonyme a dit...

Toujours très intéressant de vous lire, M.Le Directeur.

J'aurais cependant une demande, concernant les photos...la prochaine du groupe. C'est pas que les gars sont misérables, mais j'aimerais voir les dames de plus près.

Sans rancune

Merci