vendredi, décembre 08, 2006





Déjà la fin des vacances.

Hier après-midi, j'ai téléchargé l'avant dernier blog de English Harbour. Au petit café internet près du quai, où je me suis branché, j'aI discuté avec un belge. En entendant mon accent, il croyait que j'étais allemand. Je lui ai dit que j'étais du Québec, il me répondit qu'il était flamand et avait confondu mon accent. Quand mes frères sont venus me chercher, comme d'habitude, je prenais trop de temps, je leur ai dit, ne dites pas n'importe quoi, le monsieur d'à côté est belge et il comprend le français. Après le téléchargement du blog, nous avons fait le tour des quais et vus les merveilleux yachts et voiliers sur place. C'est actuellement la semaine des charters à Antigua, la plupart de grossistes en voyages maritimes spécialisés dépêchent des représentants pour y magasiner des forfaits sur mer pour la saison qui commence.

Des bateaux immenses, cirés et astiqués, reluisants et des équipages Spic and Span attendent les clients revendeurs, C'est un beau spectacle à voir. Des noms de bateau comme : Passion, Lyria, Senia, Ticonderoga, Dolce Vita, Excellence et bien d'autres tout aussi exotiques comme noms.

Après cette petite tournée pour le plaisir des yeux, nous sommes allés acheter ce qui manquait en ravitaillement, de la glace, de l'eau, de la bière et du rhum. Avec cette cargaison, nous sommes retournés au bateau pour le périple final de retour. Une fois amarré au catamaran, Jacques est allé faire un petit tour sur le Lucky Lady qui battait pavillon canadien, c'était un couple qui avait loué ce bateau pour six mois, ils avaient pris le bateau mardi à Fallsmouth, la baie juste avant English Harbour. Ils avaient avec eux leurs deux enfants de huit et dix ans et se préparaient après Antigua, à descendre plus au sud jusqu'à Granada, en passant par tout une série d'îles que j'aime mieux ne pas nommer car ça donne trop le goût d'y aller. Ils étaient étonnés que nous ayions fait le tour de l'île en si peu de temps. Effectivement, nous avons navigué pas mal en haute mer et pas toujours dans de belles conditions. Deon, le propriétaire du Slipway, où Jacques a fait hiverneret réparer le bateau, lui a dit que la mer était exceptionnellement agitée pour cette période de l'année. On s'en est rendu compte!

Au retour de Jacques, nous avons levé l'ancre, sorti de la baie, et mis le cap vers la baie Morris où nous passerions la nuit. Nous avons essuyé un autre passage de mauvais temps et de nouveau nous voilà en mer agitée. Par contre nous avions moins de deux heures de traversée. Près de la baie, pour la première fois j'ai vu des poissons volants et Jean avait installé les agrès de pêche mais aucun thon ni autre poisson n'a daigné y mordre. À la vue de la baie, il a désinstallé le tout et avons ancré tout près de la plage, le lendemain matin, ce sera notre activité de la dernière journée à l'ancre fair de la plage. Je ne me suis même pas véritablement encore fait griller. Il faut dire que j'ai tous les matins de soleil mis de la 45, ça ne grille pas beaucoup avec ça.

Pendant que je vous écris, je vois Nicole qui marche sur la plage et un petit boubou (nous appelons tous les petits chiens, des petits boubous) qui jappe après elle. En effet, à huit heures trente après la toilette matinale et le petit déjeuner, je suis allé mener Nicole, Marie-France, Danielle et Jean sur le quai d'un hôtel de grand luxe, le Curtain Bluff, où ils se sont même faits payer un drink glacé, comme s'ils étaient des clients de l'hôtel, ils passeront l'avant-midi sur la plage et visiter la place. Jacques est resté pour effectuer des réparations mineures (il y en a toujours à faire) pendant que j'en profite pour écrire ce dernier blog avant notre arrivée au quai de Jolly, notre destination finale et où je le téléchargerai.

J'en profite donc pour vous entretenir sur la vie à bord. Pour moi, c'est une expérience nouvelle. Pour certains, qui connaissent la voile, sauront de quoi je parle. Pour ce qui est de l'électricité à bord, tout doit être controlé, Un des réfrigérateurs ne fonctionne que si le moteur tribord est en action. Le panneau électrique est le centre de contrôle du bateau. Il permet d'actionner des pompes, d'alimenter l'eau ou la radio ou tout autre composant. Il faut toujours savoir préserver le courant. Sur le Croceaud'îles, un panneau solaire sied à l'arrière du pont, là où le dinghie est hissé lorsque nous naviguons.

La cuisine fonctionnelle et archi-rangée permet à un seul cuisinier de besogner à la fois. Tout au plus, un essuyeur de vaisselle peut s'y glisser lorsque le repas a été copieux et que de nombreux ustensiles ont été utilisés. L'eau chaude provient du fonctionnement des moteurs. En effet, les moteurs sont refroidis à l'eau, ce qui permet d'avoir de l'eau chaude. Il faut donc savoir orchestrer sa toilette ou le lavage au moment opportun. La cuisinière est au propane et même les toasts sont faites à partir d'un dispositif ingénieux déposé sur un rond de poele. Il permet de faire cinq rôties à la fois. Nous avons mangé tous les jours sur la fameuse table sur le pont, là où la fraîcheur est assurée par une toile permanente.

Le Croceaud'îles dispose de quatre cabines dont chacune possède sa propre toilette. Il faut comprendre que la toilette pour ses besoins, la douche et le lavabo sont dans le même emplacement. Parlons en premier de la toilette elle-même. Tous les voiliers qui naviguent sur la mer, évacuent les surplus ou ce que l'on appelle à bord, nos petits dépôts, directement dans la mer. Le tout est actionné par une manivelle ou pompe qui d'un côté évacue et de l'autre se remplit d'eau de mer. Il faut le cours toilette de bateau 101 lors de l'arrivée. On finit par s'habituer mais en pleine nuit, c'est vraiment du sport. Un fait important, c'est que le fruit de son dépôt est évacué sous le bateau et si on est ancré et que l'on se baigne, on peut cotoyer le dépôt de quelqu'un d'autre ou même du sien.

Si je décide de prendre une douche, il faut d'abord activer sur le panneau de contrôle électrique la pompe douche tribord, j'avais oublié de vous dire que les gars couchent à tribord et les filles à babord. Je peux aller ensuite dans la douche. Le robinet du lavabo est extensible et sert autant à alimenter le lavabo que de pommeau de douche. Si je prends ma douche au bon moment, je peux avoir de l'eau chaude, c'est-à-dire lorsque nous quittons notre zone d'ancrage. Il y a un bouton sous le lavabo qui active la pompe de douche, elle permet d'évacuer l'eau de douche. Encore une fois, il faut faire attention à l'eau. On se mouille, on se savonne et on se rinse. Il faut ménager l'eau douce, deux réservoirs qu'il faut remplir lors d'escales dans des quais de service. Il faut payer pour avoir de l'eau.

Il est 10h10 et je me prépare à aller rejoindre les autres pour une session de plage avec Jacques qui lui aussi achève ses travaux. Il fait merveilleusement beau et c'est vraiment le temps d'aller prendre du soleil.

Tout ce que je vous décris, c'est une vie de gens qui ont des moyens financiers au-dessus de la moyenne. C'est sûr que je me dis, il ne faut pas se culpabiliser de pouvoir se payer ces luxes ni des vacances, nous sommes privilégiés et j'en suis bien conscient. N'importe qui des salariés du RTL est en mesure, peut-être pas de se payer un voilier, mais de se payer des vacances tout aussi paradisiaques que ce que je vis actuellement. La vie est ainsi faite que ceux qui possèdent devraient à tout le moins partager ou au moins contribuer à soulager ceux qui n'en ont pas. Il est difficile de croire qu'un travailleur sorte et aille faire la recherche de démunis pour les aider. Centraide est là pour distribuer ce qui nous est possible de donner.

Je vous laisse donc, j'enregistre mon texte et probablement que cet après-midi, je pourrai en rajouter un petit peu avant de télécharger le dernier de mes blogs directement de Antigua.
Il est 13h30 et nous nous préparons à accoster au quai de Jolly, il pleut abondamment. Jacques et moi sommes allés rejoindre les autres à 10h15, avons fait de la plage, j'y ai même ramassé des coquillages, j'en avais plein le poches du costume de bain. Nous sommes retournés au bateau à midi trente et avons levé l'ancre. Après dix minutes de voile, le vent et la pluie se sont mis de la partie comme pour nous laisser une impression de temps maussade de nos vacances.

Pendant que vous lirez ces lignes, je serai retourné au bateau et nous ferons les derniers préparatifs pour notre départ demain à 11h00. Le beau temps est revenu. Je ferai les achats de souvenirs qu'il me reste et ce soir je prendrai un dernier rhum à votre santé.

CIAO

2 commentaires:

GuyBouthillier a dit...

Pour répondre à Pierre Zardet, le cellulaire utilisé est un vrai cellulaire bien normal. L'île est parsemée d'antennes et la réception est très bonne tout le tour de l'île même en mer. Là-bas, tu actives un cellulaire de la compagnie Digicel et tu achètes des minutes au dépanneur. Une carte de 25$EC donne 30 minutes. C'est comme un gratteux dans un sachet, tu l'ouvres, tu grattes le code, tu composes sur le cellulaire et le chargement se fait immédiatement. Ils ne sont pas du tout arriérés dans cette matière

GuyBouthillier a dit...

La soiree d hier a ete assez agreable, je vous en donnerai des details a mon retour