jeudi, décembre 07, 2006

Voici quelques images en vrac. Pour le plaisir des yeux !!!







Des jours houleux ou des grosses vagues et de la bouffe de roi !

Quand je vous ai laissé, on mettait le cap vers St-John's. De la baie où nous étions, il ne fallait pas plus d'une demi-heure de navigation à moteur pour se rendre vers la capitale. Jacques a du décider d'avance si on allait s'ancrer puis prendre le dinghie ou se rendre directement au quai en catamaran. La décision fut rapide, on se rend au quai. Bonne décision, il y avait une superbe place qui nous attendait, exactement entre deux immenses paquebots. C'était très impressionnant de passer entre ces deux monstres avec notre si petit navire.

L'amarrage au quai fut très facile, un antiguais nous fit signe qu'il prendrait les amarres pour nous fixer au quai. On lui donna 10 $EC et il était satisfait. On ferma le bateau et tout le monde descendit à terre. C'était exactement comme je vous l'avais décrit dans un blog précédent, les duty free, les boutiques colorées, le casino et le flot de touristes. Beaucoup s'arrêtaient pour regarder le catamaran, Un vieux monsieur s'est même approché et m'aborda, il me demandait de quel endroit on venait au Canada. Je lui ai dit du Québec, il m'a demandé combien de temps ça nous avait pris pour se rendre ici. Je lui ai répondu que le bateau avait passé l'été à Antigua. Lui, il venait du New Jersey et était en croisière sur le gros paquebot blanc. Il avait vécu quelques années au Canada. Il était ingénieur (à la retraite mais il portait encore la bague au petit doigt) et avait travaillé avec un confrère canadien. Il me raconta qu'il avait été étonné que ce canadien, quoiqu'ingénieur et instruit, ne parlait pas plus français que lui-même. Il était sûr que tous les canadiens étaient bilingues, Ah bon !!!.me dis-je. Je lui dis que je devais partir. Il s'éloigna en me disant Bonjour et Bonne voyage !

De l'autre côté du quai, les passagers du paquebot blanc débarquaient au son d'un steel band, comme on avait été accueilli à l'aéroport. Pour notre part, les gars d'un bord, on allait trouver une banque ou un guichet, et un café internet, les filles, elles allaient voir les boutiques. Marie-France avait en tête de trouver un panier en osier pour mettre les souliers quand on monte sur le pont. Nicole et Danielle pensaient plus aux souvenirs à rapporter. Pour un lundi matin, la file d'attente à la banque était monstrueuse, ça attendait jusque sur le trottoir. La carte de Jacques était compatible avec le guichet de cette banque mais pas celles de Jean ni moi, il fallait trouver une autre source d'approvisionnement pour obtenir de l'argent.
Pendant que je vous écris, mardi 8h25, Jean joue de la guitare sur le pont, Danielle essuie la vaisselle dans la cuisine, Marie-France et Nicole font leur toilette chacune dans leur cabine. Un peu plus tard, je vous expliquerai comment fonctionne les toilettes sur le catamaran, c'est assez particulier.

Je reviens donc à St-John's, Jacques a de l'argent mais pas nous. Nous sommes un peu malheureux, car sans argent, on est dépourvu à terre, En fait, il me reste 60$EC, probablement suffisamment pour télécharger mon blog et prendre mes courriels. Je me rends donc au café internet, tout près du quai où nous sommes amarrés. C'est un magasin d'ordinateurs où ils ont réservé des places pour accéder à l'internet. Je trouve un cubicule vide, sans PC, juste un câble réseau qui pandouille et je me branche. 100Mbps, c'est le grand luxe. Jacques vient me rejoindre et profite de la situation pour prendre ses propres messages. Je ne vous raconterai pas la teneur des nouvelles qui l'attendaient mais Alex, sait de quoi je parle. Ne t'en fais pas Alex, ton père a malgré tout, très bien pris ça.

Je suis resté près d'une heure pour faire tout ce que j'avais à faire et de mettre des photos sur le blog, n'est pas si simple que ça. Vous vous êtes donc contentés de seulement deux photos. La photo du groupe a été prise par un touriste allemand quand nous étions au party dominical du Shirley's Height, au son des steel band. La deuxième, date de l'an dernier et c'est le fond d'écran du PC du capitaine. J'ai fait le tour de mes courriels et n'ai répondu qu'à quelques-uns, je vois bien qu'au bureau, la vie continue et que la dernière version de Hastus a été livrée et installée par Jean-Jacques. Je n'en dis pas plus, après tout je suis en vacances!
Nous sommes allés dîné au Big Banana, un classique de la place mais que Marie-France ni Jacques ne reconnaissaient. Ça avait été rénové et modernisé. Plus rien à voir avec le restaurant typique qu'ils avaient connu dans le passé. Ce fut très long à se faire servir. Ils étaient déçus, ils ne reviendront plus.

En revenant au bateau, ce furent les préparatifs de départ, je décidai de filmer les alentours du Croceaudîles, avec les deux paquebots, ce serait impressionnant. On veut faire des petits films vidéo que l'on va mettre sur le site du Croceaud'îles et un DVD pour en faire la promotion. Je revins donc sur le pont, on défit les amarres et nous repartimes vers la mer. Après à peine une minute de navigation, on s'aperçut qu'une immense bannière bleue était accrochée au hauban du mât et qui flacossait au vent. Jean prit la gaffe et déprit la bannière qui aurait dû orner le quai hissée sur un bambou mais qui était accrochée au catamaran. On a bien rit. Ça nous faisait un souvenir non intentionnel.

Dès la sortie du canal, on prit la haute-mer et là, wow ! La mer et le vent ensembles nous firent toute une valse. On devait filer face au vent et ce furent les montagnes russes. Jacques me fit barrer et le bateau montait et descendait, tanguait de gauche à droite et c'était très difficile de tenir le cap. Nicole commençait à trouver le temps long avec un tango un petit peu trop violent. Tous les autres, on avait un fun noir. Après deux heures de ce genre de brasse-camarades, nous arrivames à destination, face à une belle grande plage, un hôtel et un club de golf. Par contre le tout était privé, impossible d'y descendre. On ancra le bateau et nous préparames pour le souper.

C'était le tour du menu à Marie-France. Des pâtes au basilic, tomates et ail aux crevettes. Ce fut un délice de repas. Elle a la main experte pour la cuisine. Elle fait chaque fois, de presque rien, un repas délicieux. Nous nous régalames et la vaisselle suivit. Nous avons aussi décidé de downloader les photos et films de tous les appareils. Ce fut une fin de soirée cinéma et avons eu un plaisir, à se rouler par terre.

L'épisode de la bannière fut particulièrement hilarant parce que dans le film, on voyait la bannière accrochée au hauban, ça nous faisait penser à un film en Super8 comme quand on était petit. Nos parents avaient acheté caméra et projecteur en 8mm et quelques films de l'époque. Le film en question était de Abott et Costello, ils avaient dégoté un travail de waiter dans une station de ski à Sun Valley, ils faisaient le service en patins et une scène hilarante quand le petit gros ne sachant pas patiner, se mit à tout accrocher avec son cabaret. C'est ce que nous avions fait avec la bannière. Nous avions écouté ce film des centaines de fois. Ce que je vous décris ne peut être aussi drôle que ce que nous avons vécu, mais croyez-moi, ça nous a dilaté le rate pour le reste de la soirée !

On est toujours mardi et il est 10h30. Nous venons de nous ancrer devant une île déserte, on va aller faire un peu de plage. Jacques et Jean sont partis en éclaireurs et ils reviennent nous chercher. On va faire deux voyages car la mer est assez mouvementée et le vent qui souffle encore beaucoup, ce qui rendra la traversée trop difficile à six. Je serai du second voyage, histoire de blogger un peu plus. On ferme donc les hublots et déjà je vois Jean qui revient nous chercher, Nicole et moi.

L'île est entourée de récifs de corail, Jean doit donc louvoyer pour nous amener à la plage. La réalité c'est que l'île n'est pas déserte mais inhabitée. C'est l'île aux oiseaux, Birds Island. Un refuge pour la faune et la flore, un des derniers refuges pour des espèces en voie de disparition à Antigua, j'ai l'air savant mais c'était écrit sur une pancarte près d'un sentier. Nous étions seuls à notre arrivée et depuis une heure, trois embarcations viennent sur la plage et déversent des touristes. Pour un des bateau, on a même dû se tasser sinon le bateau accostait sur nous.
Jean, a sorti ses palmes, son masque et son snorkel et a fait de l'apnée. Après son retour, il m'a proposé d'en faire. La seule fois de ma vie où j'en avais fait était à Ibiza, il y a plus de 30 ans. Les poissons que j'y ai vus ici étaient beaux comme ceux d'un aquarium de pet shop, de toutes les couleurs et formes, de toute beauté quand je m'approchais trop, ils se cachaient dans les coraux, par contre en-dessous, le corail était fade. Jean me dit que selon lui les coraux sont malades. Il a remarqué la différence. Il y a 25 ans, il faisait partie du voyage de Jacques. Une année sabatique où Jacques avait tout vendu sauf sa clinique dentaire. Sur le Magus, un hunter de 37 pieds, il avait entraîné toute sa jeune famille à l'époque dans les îles et avec Jean comme second et sa femme Diane, ils avaient sillonné les Antilles pour revenir un an plus tard au lac Champlain. Jean me dit avec passion qu'à cette époque, le corail était vivant et pas ensablé comme maintenant.
C'est sûr que la nature est en changement. Est-ce que la planète est malade à cause de l'être humain ? Peut-être ! Il faut dire que le réchauffement de la planète qui a longtemps été nié par les scientifiques, est maintenant un fait reconnu. À l'époque, les Cousteau, et Bernard Voyer entre autres ont annoncé ces changements accélérés, pas grand monde ne voulait y croire. Aujourd'hui, beaucoup disent que tous les modèles scientifiques de réchauffement ne tiennent plus et tout va en s'accélérant.

Le capitaine Jean Lemire qui a passé la dernière année dans l'Antartique à bord du Sedna n'a pu que constater le fait. L'hiver antartique n'est plus ce qu'il était, ils ont eu toutes les misères du monde à maintenir le Sedna amarré comme c'était prévu avec des grapins et des filins. Autour d'eux, leur navire aurait dû être coincé dans la glace, celle-ci ne prenait pas véritablement. Imaginez quelques secondes, le déversement de toute cette eau antartique lorsque fondue, augmentera le niveau des mers, suffisamment pour élever les mers de quelques pieds possiblement. Je crois que la dernière découverte des scientifiques fait peur, dans les couches de glace de l'artique, du méthane est emprisonné, autre facteur accélérant. Mon point de vue bien personnel, est que nous oublions que la terre est actuellement, parmi les ères connues, dans le quaternaire, donc a connu quatre grandes glaciations et réchauffement successifs.

Il est impossible que l'humanité ait été responsable d'aucun de ces changements cycliques. Donc, ce que nous vivons actuellement est dans l'ordre des choses et nous ne faisons que partie de ces changements. Puisqu'actuellement tout va vers un réchauffement, l'humanité vit inconsciemment une accélération de la chaleur, de l'énergie et de l'évolution de ce grand cycle à son insu. Oui, l'être humain moderne utilise et dégage plus d'énergie et de chaleur que par les années passées. En fait, depuis la révolution industrielle en Angleterre, l'occident n'a jamais cessé de s'activer, de produire, d'accélérer et donc d'augmenter la synergie globale de la planète car l'occident a été colonisateur, prosélyte et un catalyseur à-travers toute la planète. Maintenant l'ensemble des nations de la planète vivent cette euphorie du modernisme, on dépense de l'énergie et inconsciemment on participe au changement climatique.Nous n'en sommes pas les instigateurs mais nous en faisons partie.

Nous sommes revenus au bateau et nous préparons à appareiller pour nous rendre à l'île Verte en redescendant vers le sud. En fait, nous faisons le tour de l'île et visitons les baies et îles intéressantes. La traversée que nous avons faite pour nour rendre à Green Island, a duré deux heures et demi et je vous jure que ça n'a pas été de tout repos. Il était temps que nous arrivions car les vagues de 12 à 15 pieds nous transportaient de haut en bas et le vent de travers nous faisait tanguer de gauche à droite en même temps. Inutile de vous dire qu'il y a eu des cris et des étourdissements pendant cette traversée. C'était plutôt nuageux donc peu rassurant. Comme le titre l'indique, tout un temps de houle.

Maintenant dans la baie de Green Island, c'est calme, le vent est tombé et les gars font la finition du prélart tandis que Marie-France et Danielle font du tricot, elles ont décidé de se faire chacune une liseuse pendant que Nicole nous tient la conversation. Évidemment moi je blogue et Nicole qui me lance : Guy vas-tu nous faire la lecture du blog ? et je lui répondis : Bien sûr ! Après la lecture, nous avons préparé le repas. Il a fallu improviser un repas. Ce sera des pâtes aux palourdes. Marie-France a évidemment sa touche personnelle et ce fut encore un délice. Deux des bateaux ancrés à côté de nous, se sont ancrés à l'épaule, c'est-à-dire que les deux bateaux sont côte-à-côte et attachés ensembles retenus par leurs défenses. Il y aura sûrement un party-là. Nous nous sommes finalement couchés assez tôt en nous disant que la fin approche. Déjà, il ne reste que quelques jours avant notre retour. Il faut en profiter au maximum. Demain, on laisse le bateau ancré, on ira à la plage et pour le dîner on ira au restaurant préféré de Jacques et Marie-France, le Harmony Hall. La spécialité est la langouste, on anticipe déjà un festin.

Mercredi matin, dès 6h30, je suis sur le pont et je taquine les poissons avec une ligne à pêche. Le leurre mesure au moins cinq pouces, si je prends quelque chose avec ça, ce sera un monstre sûrement. Plus de deux heures plus tard, toujours rien, seulement quelques poissons blancs de six ou sept pouces qui quelques fois, suivent mon leurre jusqu'au bateau. Pas de poisson au menu ce soir. À dix heures trente, Jacques a réservé au restaurant, ils ont lancé : The Croceaud'îles is back. Ils connaissent bien le bateau car, lors des charters, le capitaine Danny amène au moins une fois chaque groupe de passagers à ce restautant et il jette l'ancre juste devant puis se rend au quai du restaurant en dinghie. Nous ferons de même.

Nous sommes maintenant en face du domaine avec un quai bien entretenu une petite plage privée, un beau sable blanc, des parasols en palmes, des palmiers et de grandes chaises de soleil. Un escalier de pierres nous amène au sommet où des tables montées comme pour un banquet nous attendent sous d'immenses abris de toile. Au centre de la place, un bar est construit à l'intérieur d'un ancien moulin de canne à sucre. Nous sommes accueillis chaleureusement par une hotesse mince et élancée à des air grecs. Elle nous invite à nous asseoir et dès le début, entretient la conversation avec mes soeurs. Elle s'appelle Ilaria et italienne de naissance, elle a grandi aux États-Unis.

Elle n'est pas propriétaire du Harmony Hall mais, comme elle le dit, seulement un front(lire en anglais). On s'est vraiment payé la traite. Pour ma part, un cocktail envoûtant, margharita, une entrée de langouste aux tomates et basilic et une langouste vapeur en plat principal, un grapa comme trou normand et comme déssert, un cappucino et un Brown Bay Banana. Le tout arrosé de vin, gracieuseté du capitaine. La langouste s'appelle en anglais, lobster, comme notre homard du Québec, le nom est le même en anglais mais la bête n'est pas pareille, la langouste a de grandes antennes au lieu des pinces de notre homard de la Gaspésie ou des Iles de la Madeleine.
Déjà jeudi et nous sommes revenus à notre point de départ, à English Harbour. Nous avons fait le tour complet de l'île. Demain, vendredi, je vous enverrai mon dernier blog de Antigua. Au plaisir de se revoir bientôt.

CIAO

1 commentaire:

Anonyme a dit...

On salivait...
Pour deux choses bien distinct, la salive nous coulait sur les deux côtés de la bouche.
Premièrement, le temps, le laps de temps entre les deux derniers épisodes de la "Grande traversée du Directeur" a été épouvatablement long, jour après jour à aller, quelques fois par jour, sur le blog pour y lire les dernières nouvelles.
Deuxièment, les descriptions nous donne envie d'être là avec vous. Vos repas, vos activités nous mettent en appétit.
Attendez nous, on arrive....