lundi, novembre 26, 2007

Vous avez passé une bonne fin de semaine?

La question du lundi matin, probablement la plus posée dans le monde francophone. En fait, j'y répondrai en vous racontant une petit tranche de vie personnelle de ces derniers jours. Vous savez maintenant tous que la matinée de jeudi a surtout servi à offrir le déjeuner et solliciter la donation à Saint-Hubert. J'ai quitté un peu plus tôt Saint-Hubert afin d'assister à une formation sur les fonds de pension. C'est une bien bonne chose de s'occuper de ce qui nous attend tous un jour, la retraite.

Inutile de dire que les yeux me donnaient l'impression d'être remplis de sable mais le sujet, lui en valait la peine et m'a permis de rester éveillé. La journée de vendredi fut dans un tout autre style. Elle a commencé avec une petite urgence famille, ce qui m'a fait arriver en retard au boulot et à mon comité de gestion. La journée s'est finalement déroulée presque normalement jusqu'en fin de soirée où là, ce fut différent.

Il faut que je vous raconte que la soirée a pris des airs plutôt particuliers. Quitté le bureau à 17 heures, je me suis rendu directement à la maison afin de prendre Odette à 17h30 (la circulation du vendredi soir!) et nous diriger vers Saint-Hyacinthe. On avait un rendez-vous pour souper au restaurant, à 18h00. Le Charbon est un "Steak House" derrière le marché de Saint-Hyacinthe. Très chic restaurant qui est ouvert depuis pas très longtemps je crois, en tout cas c'était ma première visite.

Nous étions quatre amis d'enfance avec nos conjointes. Nous avons tous grandi à Saint-Hyacinthe et y avons fait l'école primaire ensemble. À l'époque, le primaire durait sept ans. Comme souvent, on se rappelle des anecdotes du passé. Tous se rappellaient comment Guy devenait rouge quand la maîtresse me demandait quelque chose ou me prenait en défaut. Eux profitaient de la situation, ils disaient ensembles "Guy vient rouge, Guy vient rouge " et je devenais effectivement rouge comme une vraie tomate. Je tenais ça de ma mère qui devenait cramoisie, quand la gêne la prenait. Ça les faisait bien rire devant toute la classe. Rappelez-vous de la chanson de Félix Leclerc....."Le plaisir de l'un c'est d'voir l'autre se casser le cou"

Par la suite, chacun a pris des chemins et des options différentes, moi, un cours classique dans un collège de Granby, Richard, dans un high School de Stanstead, Jacques, dans un collège d'Ottawa. Jean-Rock, est le seul à avoir fait ses études au séminaire de Saint-Hyacinthe, je suis allé le rejoindre au même séminaire, quelques années plus tard en Méthode (Équivalent du secondaire 3 de l'époque).

On s'est tous revus régulièrement depuis ce temps. Ça fait donc cinquante ans que l'on se connait et qu'on se voit au moins une fois par année, des fois plus, selon les années. Vous pouvez imaginer qu'on a toutes sortes de choses à se raconter et on a évidemment surtout beaucoup de plaisir à le faire.

À huit heures, on avait donc rendez-vous avec André-Philippe Gagnon, il donnait son spectacle dans une toute nouvelle salle de spectacle du bas de la ville de Saint-Hyacinthe. Inutile de vous dire que tout le long de la première partie du spectacle, nous avions constamment, le sourire fendu jusqu'aux oreilles. Il est vraiment bon et maîtrise tellement son art. À l'entracte, on est tous allés se détendre les jambes au bar et y avons pris une consommation. La discussion a repris. Un moment donné, évidemment, on parlait du talent d'André-Philippe Gagnon, moi, je commence à raconter que: "j'ai entendu dire que durant la deuxième partie du spectacle, il descendait de scène pour...." Là, j'ai cessé de parler et j'ai rajouté "Laissez tomber, j'aime mieux ne rien dire...Là, ils m'ont tous dit, allez raconte.....je continue alors, "faire chanter un spectateur et l'imiter par la suite; mais en vous le disant, je me suis dit je ne devrais pas en parler afin de ne pas me l'attirer". On s'est bien amusé de la chose.

On est revenu prendre nos places. Il faut avouer que j'avais la place idéale de la victime. Quatrième rangée de la scène, premier banc de la rangée, j'avais LE siège parfait pour cet imitateur de génie. Le moment fatidique arrive donc, il descend de la scène mais du côté opposé à moi. Me voilà rassuré, mais il raconte que tous ceux de l'autre côté sont rassurés parce qu'ils ne seront pas pris. Il raconte même que dans cette partie du spectacle, les hommes ne le regardent pas afin de ne pas être choisis. Il continue donc à faire des blagues, il traverse tranquilement de l'autre côté en faisant toujours des blagues que je n'entends plus et arrive à la deuxième rangée. "Non, c'est pas possible" me dis-je. Il me pointe du doigt et se pointe vers moi !!!!!!!
"Quel est votre nom, monsieur ?"
Les jambes me scient, ça y est, c'est moi, je l'ai attiré !!!!, je lui réponds, "Guy"
"Monsieur Guy ?" me répondit-il.
"Oui" que je lui réponds. Il s'attendait à ce que je lui donne mon nom de famille, je ne lui ai pas fait ce plaisir. Alors, il commence son truc et raconte que je dois chanter les quatre premières lignes de la chanson : J'aurais voulu être un artiste, et ce à partir d'un carton plastifié qu'il me remet. Je viens pour saisir le micro mais il le reprend, pas question qu'il me le laisse. Je dois suivre son scénario à lui et pas le mien, je dois me contenter de faire le pitre pour lui. Ça y est il faut que je sois son "faire-valoir", celui qui lui permettra d'avoir l'air encore meilleur. Il a vraiment le talent, l'expérience et moi.....l'air fou.

"Maestro" qu'il lance dans son micro et la musique part et là, il faut que je m'exécute. Coincé ou plutôt cloué sur ma chaise, je lance les premières paroles et évidemment je "m'enfarge" dans la chanson et lui donne de bien bonnes raisons de bien paraître. Évidemment il reprend mon imitation avec brio et les applaudissements fusent.

Il n'en avait pourtant pas fini avec moi. Il reste là, me félicite et me donne des bons mots d'encouragement et me demande de me lever et de le rejoindre dans l'allée afin de faire la CHANSON EN DUO avec lui. En me levant je regarde toute la gang et leur fait un signe en leur montrant que rouge ou pas, je vais m'exécuter. Ils se fendaient vraiment la pêche. Odette(mon épouse) aussi. Il lançait des monsieur Guy par-ci et des monsieur Guy par-là.

Bref, on s'est exécuté devant la foule en duo, promenant son micro de sa bouche à la mienne à son gré et il m'a remercié et lancé des phrases encourageantes comme "Monsieur Guy, n'importe quand, on part en tournée à Las Vegas."

Inutile de vous dire que le reste du spectacle, j'ai comme perdu mon air de sourire fendu jusqu'aux oreilles que j'ai remplacé par un petit teint cramoisi permanent. Même à la sortie, certains m'ont lancé "Je veux un autographe". Ça a fait ma fin de semaine, j'ai raconté la chose à tous ceux que j'ai rencontrés pendant tout le week-end et même à vous ce matin par écrit.

En souhaitant vous avoir fait sourire un peu.

Au plaisir.


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