mercredi, novembre 29, 2006

Toute une aventure...

Je vous écrivais que mon frère Jean était parti à l'aéroport pour aller chercher une table, eh bien il n'est pas revenu avec la fameuse table mais a dû vivre une aventure digne des îles des Caraibes. Je vous raconte. Il faut compter 45 minutes de l'hôtel pour aller à la douane cargo de l'aéroport. Ayant pris les arangements la veille avec Éric, le chauffeur de taxi qui nous avait ramené de Shirley's Height. Il partit donc avec mes soeurs qui elles, avaient d'autres commissions à faire. Le capitaine et moi avions d'autres occupations dont celle de vous écrire comme vous le savez à partir d'un hot spot.

Vers 15h30, après être revenu sur le bateau et pendant que l'on suait à grosses gouttes en travaillant sur le bateau (qui est encore à dix pieds juché sur des échafauds), Jean nous revient, nous annonce qu'il n'a pas la table et que les douaniers ne veulent pas la lui laisser car seul, le capitaine peut signer le dédouanement. Il avait les papiers en main, le capitaine signa les quatre copies et Jean repartit donc avec Éric pour un deuxième voyage aux douanes qui ferment vers 16h30, il avait donc le temps, il faut vous rappeler que chaque voyage coûte 50 dollars US pour 45 minutes de traversée des villages intérieurs.

Vers 17h00, le taxi revient avec Jean, Éric le chauffeur et un espèce de rasta (il avait la tuque des îles remplie de ses cheveux en dreds , en blague, nous on dit que c'est leur plantation de cocottes qu'ils traînent avec eux) en blouse blanche et pantalon bleu (les officiers de douane ont ce genre d'accoutrement officiel).

Il fallait absolument que l'officier vienne sur place valider que la table soit livrée sur le bateau et il nous chargeait 75 $EC pour son travail de vérification. En plus, il habitait à quelques minutes du bateau, quelle coincidence. Bon, la table arrivait à bord. Il faut dire que la table pèse 100 livres, est fabriquée en tec et que l'an dernier, un client du catamaran qui venait en croisière a brisé la table du catamaran et a promis de la remplacer à ses frais. C'était un ébéniste de Beloeil et il tint promesse en fabriquant une très belle table. Il la livra à St-Hilaire et lors de notre traversée, elle fut envoyée par cargo d'Air Canada et arriverait une journée plus tard que nous-mêmes.

Enfi, il ne restait qu'à l'installer et la teindre, ce que l'on ne manquerait pas de faire le lendemain de cette saga. On alla souper dans un restaurant mexicain très bien, tenu par un couple australien très gentil. D'ailleurs, ma soeur Nicole m'a fait essayer un espèce de cocktail envoûtant rafraîchissant au possible. Je me suis même levé pour mon deuxième, pour aller voir Walter concocter le divin nectar. Dans un verre, vous mettez des limes en quartiers, des feuilles de menthes et deux cuillères de sucre, vous pilez au pilon, emplir de glace, ajoutez une ou deux onces de rhum et complétez le tout du club soda Canada Dry, vous avez bien lu ! C'est un délice et des plus rafraîchissant, ma soeur Nicole me confirme que ça s'appelle Mojitos. Ernest Hemingway, lorsqu'il était à Cuba, n'aimait pas le goût du rhum, avec cette mixture, il en raffolait et je le comprends.

Le lendemain, pendant que l'on finissait l'installation de la table, une camionnette arriva sous le bateau, (n'oubliez pas que le catamaran est soulevé et il nous faut utiliser une échelle pour y grimper). Deux hommes en sortirent et montèrent sur le bateau. Nous étions tous à bord en train de besogner pour les derniers préparatifs. Les deux loustics se sont présentés comme un officier de douane et un agent (broker). L'agent de douane avait noté que la signature du capitaine n'était pas la même que celle des papiers originaux de l'entrée du bateau à Antigua en janvier 2006. Il n'en fallait pas plus pour qu'ils flairent l'irrégularité. Il faut dire que le capitaine qui avait signé, était Dany, le capitaine de service qui s'occupe des clients, lorsque la saison de charter est en cours et qui avait amené le bateau ici pour la fin de la saison.

L'agent de douane voulait 600 $ US comme dépôt et 150 $ pour ses frais. Là c'en était trop. On a tous senti l'arnaque mais que voulez-vous faire, en terre étrangère quand ils se parlent entre eux en boulaboula (mon frère Jean appelle BoulaBoula, le dialecte créole anglais qu'ils parlent entre eux. Ils ont la loi pour eux et ils représentent l'ordre, que faire de plus que d'obtempérer. Il fallait faire quelque chose et surtout tenter de ne pas envenimer l'affaire malgré le fait que mes soeurs indignées pestiféraient en leur disant toutes sortes d'arguments pour tenter de les dissuader.

Après 15 minutes de tergiversation, Jacques a décidé de se plier à leur arnaque, de leur remettre le dépôt, de les suivre afin d'au moins récupérer le 600$. Nous partîmes donc, l'agent de douane, l'officier, Jacques et moi pour St-John afin de terminer l'affaire promptement. Nous fimes les 45 minutes de camionnette, traversames encore les villages, et arrivés au bureau des douanes à St-Johns, les papiers furent remplis et l'argent remis. C'est fou le nombre de fonctionnaires dans la salle où nous sommes allés qui ne foutent rien, qui se racontent de romances en boulaboula et qui semblent même rire de nous autres. Enfin on est reparti avec le 600$ US et 150$US en moins ! Je présume que les deux larcins se sépareront la somme et des fois je me demande si ils ne donneront pas une cote à chacun des fonctionnaires qui'ils nous ont fait rencontrer. Ils passeront sûrement un bon Noel. En passant, actuellement il y a beaucoup de décorations de Noel et de musique d'ambiance partout autour de nous.

Autre fait cocasse, durant le trajet, il mouillait et beaucoup des autochtones portent sous la pluie, une débarbouillette sur la tête, comme si cette protection valait la peine. à notre surprise, l'agent de douanes en sortant de sa camionnette, sortit de sa poche, sa petite débarbouillette et se la mit sur la tête pourtant dépourvue de cheveux !!!

Après toutes ces aventures, nous revimes au bateau, encore en taxi et à notre arrivée, surprise, tous avaient mis la main à la pâte et un bon soûper réparateur nous attendait sur le bateau. Le premier souper sur le catamaran à quinze pieds du sol, le soleil déjà couché, ça commençait à ressembler à la vie de bateau. Jean me dit, Guy achèves-tu, je lui dis oui j'arrive, il faut installer le genois et ils ont besoin de mon aide.

CIAO

PS : Je suis actuellement attablé au Mongoose et vient de lire les commentaires. Moi aussi j'en ai des frissons. Ça fait grand bien de lire les feed back. Ne vous gênez pas. Je cesserai d'alimenter le blog le 15 décembre, jour du tirage, évidemment je serai revenu. D'autres nouvelles, le bateau sera mis à l'eau cet après-midi. Je suis donc parti en vitesse mettre le blog en ligne et reviendrai au bateau, inutile de vous dire que je ne veux pas manquer la descente.

Ce soir, c'est la dernière nuit à l'hôtel. Demain on sera à la baie Joly. Je devrai prendre mes BONAMINE (pour éviter le mal de mer. je ne sais pas si ce sera nécessaire mais je ne prends pas de chance.)

Pour tous les bénévoles de Centraide, ne lâchez pas, je pense à vous tous les jours. Mes frères et soeurs ont bien hâte de lire le blog car ils voient bien que je pitonne dès que j'ai du temps libre.

Ce matin, il a plu à verses pendant que le capitaine était en haut du mât dans une espèce de siège que l'on grimpe en tournant une manivelle (les gens de voile ont des noms pour toutes ces choses) pour l'installation de la girouette. Je peux vous dire que nous l'avons redescendu en vitesse et il était mouillé comme, énormément. Je vous laisse donc sur ces mots humides. Actuellement il fait un très beau soleil et inutile de vous dire que la vie est très belle. Je tenterai de mettre des photos la prochaine fois mais c'est toujours le temps qui manque, je ne peux pas faire attendre le groupe pour mes propres patentes.

À la prochaine.

2 commentaires:

Élise B. a dit...

Merci, merci, merci!
Comme je suis contente de lire vos aventures sur le vif! On sent même l'odeur des îles dans ton texte... et on a envie de boire un mojitos! On rêve tous d'être avec vous!
J'ai hâte de lire tes commentaires sur la vie en mer.

Profitez bien... Embrasse le capitaine pour moi et tous les autres aussi!

Anonyme a dit...

Vite au bateau...quittez cette île au plus vite, où les arnaqueurs sont sans merci.

Peut-être pourraient ils faire un dons à Centraide.